mardi 14 avril 2015

Lexique Rapologique

Salutations !

Bon, cet article est pret depuis longtemps mais avec la promo de notre clip, les cours et tout j'ai pas eu le temps de le finaliser et le poster, désolé du léger retard, sachez que le suivant est déjà presque terminé. En tout cas, celui-ci sera long et surtout, précieux et instructif comme j'aime.

Alors, vous l'avez vu dans le titre, cet article sera un lexique du Rap. Il vient compléter l'article précédent qui tentait de définir ce qu'est le Rap. Tout d'abord, sachez que je ne vous prend pas pour des cons. Je vais expliquer beaucoup de termes et concepts, souvent pas encore rentrés dans le dictionnaire. Et je ne parlerai pas des trucs que tout le monde connaît, absolument évidents (genre le mot battle ou ce qu'est une instru quoi). Non, je ne parlerai que de mots soit peu connus (comme skit ou 3,5) soit MAL connus. Et c'est là tout l’intérêt de cet article. Parfois, vous connaissez un mot et la définition est un peu, voir beaucoup, floue (multisyllabique par exemple). Parfois vous CROYEZ connaître le définition d'un mot alors qu'en fait pas du tout (mixtape par exemple). On va remettre les choses au clair pour tout le monde. 
Enfin bref, je suis sur et certain de vous apprendre plusieurs définitions (y en a une centaine je pense), même à ceux qui s'y connaissent un peu, voir qui font du Rap. Attention, je n'ai pas la science infuse et je n'ai parlé que de ce que je connais et de ce que j'ai trouvé dans mes recherches. Si des précisions ou d'autres mots vous viennent en tête, n'hésitez pas à m'en faire part.

Les mots sont classés par ordre alphabétique. Nous traiterons ensemble tous les concept qu'on m'a déjà demandé d'expliquer, les voici : (pour vous permettre de sélectionner l'info, comme d'hab, je vous présente toutes les parties pendant cette intro. Mais pour une fois, je vous encourage vivement à tout lire, vous pourriez être surpris par certaines définitions ou encore en savoir un peu plus sur quelque chose que vous maîtrisez)
16 ; 3,5/looms...etc ; Beatmaker/DJ ; BPM ; Carte son/Moniteurs/Préampli/Anto-pop...etc ; Choke ; Clip/Street ; Collectif/Crew/Groupe/Posse ; Cypher ; Digger ; Ecriture brodée/automatique/chewing-gum ; Egotrip/Conscient/Storytelling...etc ;  Emceeing (ou MCing) ; EP/LP/Mixtape/Album...etc ; Face A/Face B ; Flow(s)/Roulements/Placements...etc ; Freestyle ; Hip-Hop ; Jeu (ou game) ; Kick/Snare/Hi Hat/Charley... etc ; Kickeur/MC/Rappeur ; Label/Major/DA/Producteur...etc ; Mix/Mastering/Drop/Lead... etc ; Multisyllabique ; Old School/New School/New old school ; Plume ; Présence/Charisme/Ambiance ; Punchline/Name Dropping/Feinte... etc ; Sample/Skit/Loop/Bass Line ; Sampleur/MPC/Maschine ; Schéma de rimes ; Showcase/Set/Open Mic/Balances et trucs de live ; Trap/Trill/Cloud/Boom Bap...etc ; Underground/commercial ; Wack.

Commençons.





16 :

Un 16 c'est un couplet. Tout simplement. Pourquoi on appelle ça un 16 ? Parce qu'un couplet (dans le Rap du moins, je sais pas trop pour le reste mais j'imagine que c'est la même chose puisqu'ils durent le même temps c'est à dire un peu plus de 40 secondes) dure la plupart du temps 16 mesures (ou barre/meuz...). C'est donc la taille standard d'un couplet mais il y a évidemment des 8/12/20etc etc (des multiples de 4). Et Bim j'en profite pour expliquer ce qu'est une mesure. Une mesure c'est une notion de solfège en vrai, parce que le rap c'est de la musique, je le rappelle (d'ailleurs c'est pour ça qu'on appelle une mesure « une barre ». En solfège, le signe pour marquer la fin d'une mesure et le début de la suivante est... une barre, bravo tu suis). Voilà, nique les détails techniques genre expliquer les temps (être dans les temps... alala dommage que ça soit pas un terme lexical parce que ça a besoin d'être expliqué quand même ça aussi), je vais aller au plus simple. Une mesure ça correspond au temps de deux « tchak » sur l'instru (un tchak ça s'appelle un snare, j'explique plus bas). Une mesure c'est le temps d'une ligne, une « line », une « phase ». T'as compris. Et y en a 16 dans un couplet de base. Nombre sympa puisque multiple de 4, les instrus étant souvent découpées en 4 ou 8 mesures. Du coup pour me faciliter la tache et que le texte passe mieux, perso j'écris en quatrains.


 
3,5 et autres looms :

Ce sont des jeux d'impros. Certains sont assez répandus comme le 3,5 ou le looms. Mais les groupes aiment bien en inventer aussi. En tout cas nous on aime bien. Le 3,5 consite à rapper en impro sur trois mesures et demi et le MC d'après doit terminer la mesure en rebondissant sur une rime et puis en refaire 3,5 (parfois on a la flemme ou on compte mal les mesures et ça fini en 4/4, j'avoue. Le 4/4 c'est 4 mesures d'impro chacun son tour). Le looms c'est rapper en impro en groupe, dès qu'un mec a une bonne rime pour rebondir il coupe la parole, c'est cool car ça peut être infini si on est chauds. Enfin après, c'est nous qui appelons ça un looms, si ça se trouve c'est pas comme ça qu'il faut dire mais comme on dit chez nous « nique sa mère ». 



Beatmaker/DJ :

C'est pas la même chose. Déjà. Une seule personne peut être les deux, c'était surtout le cas à la genèse du Rap. C'est ce qui a créé la confusion. Un DJ Hip-Hop en général est chaud en scratchs mais même pas forcément. C'est lui qui va accompagner les rappeurs sur scène pour passer les instrus, faire les cuts etc. Le rôle d'un DJ c'est de faire des mixs, par définition. Enfin voilà, globalement tout le monde sait ce qu'est un DJ. Moi je suis pas expert, je connais pas du tout leurs skills, n'hésitez pas à m'en apprendre plus. Le beatmaker lui ne fait pas de live. Enfin, ça existe mais c'est plus souvent des performances vidéo que des vrais lives. Fin voià, c'est peu développé encore. Le beatmaker c'est celui qui va faire les instrus. Compo/Sample et mélange des deux, c'est celui qui façonne les instrus pour les rappeurs. Si on est connu, on peut en vivre très bien. Certaines instrus sont distribuées gratuitement entre potos beatmakers et MC mais d'autres valent des centaines voir des milliers d'euros l'unité.
Dernier point qui sépare le DJ du beatmaker : le matos. Un beatmaker travaille généralement sur un sampleur, avec un clavier et une carte son quand le DJ aura une table de mixage et des platines.
 


 
BPM :  

Battement Par Minute. C'est le nombre de « boom tchak » sur une minute pour faire simple. En fait c'est juste la vitesse de la prod (prod = instru hein. Je vais pas expliquer instrumental non plus, faut pas déconner) et donc du son. En gros, 60/70 BPM c'est lent et souvent utilisé pour ce que tout le monde appelle « la trap » (ça par contre je l'explique plus bas), 80/90 c'est ce qui se fait généralement, puis 100 et plus c'est rapide pour ne pas dire très rapide. Attention cependant, ce qui fait qu'on va rapper vite sur du 60 BPM c'est parce que si on veut pas que ça ai l'air assez mou on doit doubler les mesures. C'est à dire faire une mesure entière « traditionnelle » sur une demi mesure, donc c'est comme si on rappait sur du 120 BPM en quelque sorte (oui les rappeurs, je sais, c'est pas tout à fait ça mais j'essaie d'expliquer simplement faites pas chié). A l'inverse, sur du très rapide, on divise généralement par 2. 



Carte son/Moniteurs/Préampli/Anti-pop... etc :

En voilà des mots bien barbares, bien techniques. Et pourtant ils ne doivent pas vous être totalement inconnus. Alors, qu'est ce que c'est que tout ça ? Je vais tenter de vous l'expliquer. Quand on enregistre on a besoin, bien sur, d'un micro (un mic pour nos amis du Bronx, on vous oublie jamais dans cet article, promis), posé sur son pied. Sauf que le micro doit être un peu isolé, souvent par de la mousse acoustique (cette mousse grise ondulée là... c'est fait pour absorber les ondes sonores qui rebondissent, ces putes) placée dans une cabine ou, à minima, dans une sorte de panneau autour du micro dont le nom m'échappe. De plus, il y a toujours un filtre anti-pop devant le micro. Mais si vous voyez ce que c'est, ce truc noir et rond là. L'antipop c'est ce qui va servir à filtrer le souffle, les « pop » quoi... (et les postillons au passage, ce qui fait qu'un anti-pop, par définition, ça pue. Mais vraiment. Très fort.) Vous voyez le bruit dégueulasse d'une vidéo tournée avec votre téléphone alors qu'il y a du vent ? Et bien avec un micro 1000 fois plus sensible, c'est la fin du monde. L'anti-pop est donc obligatoire. Ensuite, le micro est souvent branché à un préamplificateur (préampli pour les intimes) qui va donner une chaleur particulière à la voix, c'est un premier filtre. Selon les préamplis et selon les micros, la voix ne sonnera pas pareil du tout. Le tout passe par la carte son. C'est l'élément central. Celui par lequel tous les sons de l'ordi comme du préamplificateur passent, c'est qui va tout gérer. Enfin, il y a l'ordi avec plusieurs logiciels de prédilections pour l'enregistrement (généralement c'est sur Pro-Tools sur PC ou Logic Pro pour les macs). Le tout sort par des enceintes qu'on appelle moniteurs. Sachez que si un seul des éléments de la chaine est merdique, c'est tout le son qui sera merdique, il ne faut rien négliger. Voilà.



Choke :

C'est oublier son texte, buter sur une phase. Tout simplement. On peut en faire un verbe aussi. Celui là je l'ai mis parce que les gens ont du mal avec l'orthographe. Voilà.
 


Clip/Street Clip :

Le terme « street clip » est assez délicat en fait. Parce que ça existe pas vraiment. Parfois des trucs seront appelés « freestyles » alors que c'est mieux réalisés que certains « vrais clips » (qui portent le nom de clip quoi). Parfois ça sera appelé « street clip » alors que c'est propre et plutôt pro. En fait un street clip, c'est juste un truc pour dire « ça c'est rien, c'est fait en deuspi dans la rue, quand je sortirai un truc qui s'appellera « clip » ça sera 10 fois mieux promis ».
Bon et je ne vais pas vous apprendre ce qu'est un clip, ce serai débile. Juste qu'il y a même pleins de termes pour désigner la même chose : une vidéo qui accompagne de la musique. Donc bon, disons que « clip » est plus sérieux que « street clip » lui même étant plus sérieux que « freestyle » alors que franchement... il n'y a pas de vrais critères.


 

Collectif/Crew/Groupe/Posse :

Un Posse c'est... un groupe de rap. C'est assez spécifique, plus que le terme de « groupe » qui peut être associé à tous les genres musicaux voir même plus loin que dans la musique. Le Crew c'est vraiment synonyme de posse mais je crois que ça s'étend à d'autres domaines. Je sais qu'en graff on dit crew par exemple.
Un Collectif par contre c'est vraiment différent. Il s'agit d'un rassemblement sous une même bannière de gens qui ne sont pas dans le même domaine. Un collectif (l'Entourage par exemple) possède en son sein des rappeurs, DJ, beatmakers mais aussi des graphistes et des clipmakers par exemple (les clipmakers c'est ceux qui font des clips, captain obvious on est là).





Cypher :

Un cypher ça désigne un groupe de rappeurs (4 minimum), généralement en cercle, debout dans la rue autour d'une mini enceinte (ou avec un beat box) ou bien même autour d'une table en soirée ou en radio par exemple. En théorie c'est un moment de partage entre MC, chacun rappe quand son tour vient, un 12, un 16 ou un 20, pas plus, pour laisser du temps aux autres et quand ce n'est pas ton tour, tu écoutes attentivement et soutient les autres. En pratique c'est surtout à qui te coupera la parole en premier pour rapper un texte merdique qui va durer trois plombes et demi et quand j'ai fini je me barre... terrible.



Digger :

Digger ça peut être un verbe comme une personne. Il s'agit de l'action de chercher des sons « rares », que peu de gens connaissent. Ces petites pépites qu'avant on trouvait par hasard à force d'acheter des vinyles en brocante et que maintenant on trouve en fouillant sur YouTube.
 




Ecriture brodée/Ecriture automatique/Ecriture en Chewing-gum :

Ce sont les trois façons d'écrire un texte de Rap. Ouais même ça, ça porte un nom. D'ailleurs je ne sais pas si c'est les trois seules façons mais c'est les plus répandues et de loin en tout cas.
Parfois, dans n'importe quel contexte, t'as un peu une illumination. Tu trouves une bonne rime, ou une grosse punchline par exemple. Du coup pour pas perdre ton idée, tu la notes (dans les notes du téléphone très souvent). Une fois que t'en a quelques unes qui vont bien ensemble (genre sur le même thème ou dans le même délire globalement) et que l'inspi est là, bah tu les ressors et tu construis ton texte en brodant autour de ces idées. Bon, broder c'est un peu péjoratif mais c'est pas forcément du remplissage bête hein. C'est ce que j'appelle l'écriture brodée. Ce nom là c'est moi qui l'ai inventé à l'instant mais j'en suis assez fier. En revanche, les deux méthodes qui vont suivre ont bien leur propre nom, répandu et connu de tous les MC.
L'écriture automatique d'abord. Et bien, elle porte bien son nom. Mais j'aimerai la diviser en deux. Il y a une sorte d'écriture automatique où t'es transcendé par une instru, foudroyé par l'inspi et les mots coulent seuls et forment vite un couplet. Il y a une autre sorte d'écriture automatique. Celle où t'es dans ton truc et t'écris, un peu par habitude et presque mécaniquement ton texte. Pareil, ça a l'air fade dit comme ça mais ceux qui arrivent à gérer cette façon d'écrire sont super productifs et peuvent être excellent (je pense à Georgio, qui, je pense, doit écrire comme ça, assez vite, d'un trait.).
Enfin, l'écriture en chewing-gum. C'est écrire par rapport, non pas à des phases trouvées au préalable comme dans l'écriture brodée mais avec un flow trouvé au préalable. Genre les mots s'adaptent au flow et pas l'inverse. Du coup, ça donne souvent des bêtes de flow mais avec des paroles moyennes. Pas toujours mais souvent quand même. Là, l'exemple le plus évident qui me vient en tête c'est Joke sur beaucoup de sons, il doit mixer le chewing-gum et le brodé. Ah oui, parce qu'évidemment on peut varier les méthodes dans un seul texte ça peut claquer.
 




Egotrip/Conscient/Storytelling...etc :

Cela fait partie des cases que je réfute dans mon article précédent si tu l'as lu, jeune garnement. Il va s'agir de types de textes au final (et pas de type de rappeur, même si ils ont tous des types de texte de prédilection). L'égotrip c'est typique du « game », dans le délire de compétition, dire qu'on est le meilleur quoi. Il fait autant partie du Rap que le conscient qui est en fait du Rap « engagé » dirons nous. N'oublions pas notre ami storytelling, qui est le fait de raconter une histoire dans son texte, réelle ou fictive, à la première ou à la troisième personne. Voilà, c'est les trois catégories de texte les plus répandues avec peut être les textes mélancoliques voir tristes et les textes « street ». Mais sachez que, vraiment, les catégories c'est de la merde et que personne n'est enfermé dans rien. Et qu'un texte ne rentre pas forcément dans une case, un rappeur encore moins. Et on peut écrire sur n'importe quoi.
 




Emceeing (ou MCing):

C'est l'Art de manier les skills de rappeur. Le MCing c'est les compétences qu'on juge dans les compétitions genre End Of The Weak. C'est ce qui fera la diff dans les célèbres battles de Rap (comme dans la célèbre ligue de battle a capella française Rap Contenders. Je vais pas définir battle, même ma maman sait ce que c'est). Ca regroupe un tas de trucs genre l'élasticité du flow (avec les trucs dont j'ai parlé dans le paragraphe sur le flow par exemple) ou la maitrise de la rime et tout ce qui va autour (schémas, multis mais aussi les jeux d'assonances et d'allitérations). Mais aussi sur la punchline, la capacité à faire de l'impro...etc. En brefs, c'est tous les trucs techniques de rappeurs tant sur le flow que sur l'écriture. Et c'est aussi en se basant sur ça qu'on aura déjà quelques critères pour définir le « niveau » d'un rappeur. Même si j'aime pas ce terme, ça dépend aussi le l'ambiance, du ressenti etc par exemple. Mais un rappeur pas dans les temps qui ne connait rien au Emceeing, c'est un wack quand même (je le défini plus bas). En gros, si deux rappeurs sont au calme avec ça, on peut pas trop parler de niveau parce que chacun son délire et patati et patata. Mais si ils n'y connaissent rien, on peut quand même dire qu'ils sont nuls. C'est un peu les seuls critères « objectifs » quand on critique un MC.



EP/LP/Mixtape/Album...etc :

C'est super important. Presque tout le monde se trompe. Même chez les rappeurs ça s'y perd, c'est terrible. Posons les choses une bonne fois pour toute.
EP : Extended Play. C'est un format court entre 15 et 40min en. Moins, c'est un Single (et oui un Single ça peut être 3 titres différents si c'est court....) ou un Mini (qu'on utilise en opposition à Maxi ça j'ai jamais bitté ce que c'est précisément donc nique sa mère). Plus, c'est un LP : Long Play. EP et LP désignent UNIQUEMENT des formats de durée, pas de « j'ai fait genre un 8 titres sur lequel j'me suis appliqué et c'est parce que c'est travaillé et cohérent que c'est un EP » FAUX. Un Album par exemple peut très bien être un EP en même temps même si en général c'est un LP. Album, parlons en d'ailleurs. C'est utilisé dans tous les sens aussi. Album ça a une connotation plus pro, plus travaillée. Un album est presque toujours payant et possède souvent une version physique aussi. La notion de qualité est là, pas dans EP. Un album peut aussi très bien être une Compil qui est l'assemblage de plusieurs morceaux d'artistes différents mais qui garde une cohérence. Quand les morceaux sont liés les uns aux autres (qu'il y a une vraie transition entre les morceaux genre limite on se rend pas compte que ça a changé de titre, c'est comme un long long long morceau) on appelle ça une Mixtape. Donc là, pareil, y a pas d'histoire de « ouais on a fait des freestyles sur des Face B, des morceaux en vrac pas hyper soignés du coup on dit mixtape » NON, C'EST FAUX. Enfin, en théorie du moins.
Voilà pour les formats j'espère que c'est plus clair.
 



Face A/Face B :

C'est simple. Une face A est une instru « originale » (composition ou sample peu importe) propre à une œuvre. Par exemple, le morceau du High Five Crew « 3.5.7 » est un morceau médiocre mais sur une face A. L'instru est réalisée par Happy Face, elle est trouvable nulle part ailleurs que sur ce morceau. En revanche, le morceau « Awé » est fait une Face B de Soul Chef. Les Face B sont des instrus déjà utilisées par d'autres rappeurs qu'on réutilise. 90% des freestyles sont fait sur des faces B (les mixtapes de face B que prépare Costo pour Grünt par exemple). 
 


Flow(s)/Roulements/Placements...etc :

Le flow est un terme inventé par le rappeur Rakim. C'est passionnant de l'entendre en parler. Il s'agit du savant mélange entre l'intonation et le débit. Parce qu'être dans les temps c'est une chose. Bien écrire en est une autre. Etre dans les temps en écrivant bien avec un flow lourd et original c'est encore autre chose.
Il existe de nombreuses techniques de flow. Genre le roulement, c'est les petits bouts de phases qui glissent tout seuls et qu'on débite vite (ce que fait Eden dans Flow Motion) ou le fast flow qui consiste à débiter très vite et LONGTEMPS (Espiiem dans Shotas). On peut même parler de « flow chanté » (parce que c'est pas seulement le débit, c'est aussi l'intonation comme je l'ai précisé).
Quant au placement il s'agit de l'art de poser sa voix, de faire arriver une rime/une line au bon endroit au bon moment. C'est très dur à expliqué et, sans mentir, même un peu flou pour moi. Un mec qui se place extrêmement bien sur l'instru c'est Alpha Wann par exemple.
 



Freestyle :

Alors sur ce mot il y a beaucoup de confusion les amis. Pour un MC c'est évident, pour les autres moins. Un freestyle n'est pas forcément une impro. C'est même assez rarement une impro. Déjà. C'est important à dire pour commencer sur de bonnes bases. Attention cependant une impro est forcément faite dans un cadre de freestyle... oui c'est pas aussi simple que ça en a l'air.
Un freestyle désigne plusieurs concepts, il a plein de sens, (on appelle ça un mot polysémique si tu savais pas). Attention, je sais qu'on utilise ce terme dans pleins d'autres contextes que le Rap (le skate par exemple je crois), mais là on parle de Rap donc je me limiterai aux sens liés au Rap. On a de la chance, il n'y a que deux sens dans l'univers de langage du Rap (vrais qui ont lu mes articles précédents savent de quoi je parle là).
1) Un freestyle est un texte sans thème. Un « texte freestyle » où le MC gratte un peu sur tout et n'importe quoi tant que c'est lourd. Généralement un texte freestyle s'adapte à beaucoup d'instrus différentes du coup. C'est dans ce contexte là qu'un freestyle pourra être enregistré et notifié comme « freestyle » (Ça va être un truc court genre un 16 utilisable en guise d'interlude).
2) Un freestyle est un live... mais pas sur scène. Rapper en soirée, rapper dans la rue, en impro ou pas, c'est un freestyle. Généralement, c'est sur une Face B ou une instru sympa un peu au pif. En freestyle on peut rapper un « texte freestyle » ou pas du tout. C'est dans cette définition qu'on retrouve tous les freestyles filmés (daymolition par exemple. Encore que, parfois c'est des textes freestyle enregistrés et clippés puis ils appelle ça freestyle... c'est chiant). 

 
 

Hip-Hop :

J'en parle plus en détails dans mon article pour définir le Rap. En gros, c'est le mouvement qui rassemble Rap, Graff, Break Danse, et DJing (les skills de DJ mais ça inclue aussi le beatbox. Tout comme le graff inclue le tag). Donc voilà en aucun cas, c'est un style de Rap. Genre on dit « un artiste Hip Hop » lorsqu'on est compétent dans un plusieurs de ces 4 domaines. Le Hip-Hop c'est ce grand mouvement, pas du Rap à l'ancienne ou doux ou organique ou j'sais pas quoi. Le Rap c'est du Rap. Le mot Rap est pas péjoratif, merde. Ceux qui disent « j'écoute du hip-hop mais pas du rap » ça n'a aucun sens, c'est la même chose.
 



Jeu (ou Game pour ceux qui se croient dans le Bronx) :

Le « Game » c'est l'ensemble des rappeurs. Etre dans le game pourrait se résumer en disant simplement « faire du Rap ». Mais c'est plus fin que ça en vrai. Parce que le côté « jeu » peut être assimilé à deux choses un peu négatives. Déjà, l'aspect de compétition, qui a la plus grosse, qui est le meilleur (ce que je trouve ridicule puisqu'à partir d'un certain niveau tout le monde est aussi bon mais pas dans le même délire tout simplement)
 



Kick/Snare/Hi Hat/Charley...etc :

Tout ça, c'est ce qui compose la bass line des instrus de Rap. Bon, il n'y en a pas forcément comme je l'ai expliqué dans mon article sur « Définir le Rap » puisqu'on peut rapper sur n'importe quoi voir même a capella. Mais bon il y en a 95% du temps quand même. Le Kick c'est le gros coup de basse, le « boom » dans le « boom tchak » quand il résonne bien fort comme sur une instru trap par exemple c'est un kick sub. Enfin bref, c'est des détails ça. Le Snare c'est le « tchak » dans « boom tchak », le coup de caisse clair quoi, ce qui donne vraiment le rythme, encadre les mesures etc. Parfois, les beatmakers utilisent des « Clap » et pas des snares. Un clap remplace un snare donc, c'est le bruit d'un claquement de mains en gros. Le Hi Hat ou le Charley c'est le « tss tss tss tss tss tss » qui mitraille derrière. Enfin, il y aussi souvent de la basse qui joue une ligne de notes pour accompagner le sample (j'explique plus bas le sample) et/ou la compo du beatmaker.

 

Kickeur/MC/Rappeur :

Bon. Pour beaucoup il n'y a aucune différence entre les trois terme. Mon ami Eden Dillinger et moi-même avons fait une distinction purement personnelle et subjective. D'ailleurs cela fait pas mal de temps, il est possible qu'il ne soit même plus d'accord avec ça. En gros un Kickeur est pour nous un mec offensif en freestyle, qui casse un peu les prods, avide des cyphers. Le kickeur se cherche un peu et c'est pour ça qu'il écrit un peu de tout, sur tout type de prods, souvent sans thème. Le MC lui a assimilé grand nombre de techniques, de skills dirons nous, d'écriture (ce qui inclus tout ce qui attrait à la rime, la punch, le thème...etc) mais aussi de kickage (le kickage c'est la façon de rapper donc les placements, le flow...etc). Du coup le MC est peut être moins friand du freestyle, cypher et autre, il a compris toutes les bases et cherche maintenant son délire propre. Le rappeur enfin, c'est le mec confirmé qui a non seulement tout compris aux techniques mais qui sait bien les manier. Il a généralement plus d'un projet derrière lui, un véritable univers et sait tout doser... un vrai pro.
Voilà pour cette définition, la seule a être purement personnelle. Mais comme on me demande souvent...




Label/Major/DA/Producteur...etc :

Alors un label, les majors, les maisons de disques, « signer »... tous ces trucs ne sont pas spécifiques au Rap mais à la musique en général. Et souvent, c'est un peu flou pour les gens qui ne font pas de musique. Un label, c'est tout simplement une société éditrice de musique. Cette société porte un nom et se charge de la distribution et de la promotion d'un projet musical. Pour rentrer dedans, y a de la paperasse, des contrats. Et c'est quand on signe ces contrats qu'on dit qu'on a « signer ». Signer, c'est pas forcément « vendre son cul » comme on peut l'entendre souvent. Cela procure un nombre d'avantage très conséquent. Par exemple, un label assez grand peut te faire rencontrer bon nombre d'artistes avec qui collaborer. Tu a un vaste choix de Face A qui te sont proposées chaque jour. Dans le contrat, le label s'engage à te produire par exemple. Un producteur c'est un mec qui va mettre toute la thune pour que tu puisse enregistrer dans des conditions optimales, avoir un son bien pro mais aussi qui va payer pour faire ta pub, tes clips etc. Il fait toutes les dépenses quoi (j'ai vu des gens qui pensent que producteur c'est le réalisateur d'un clip... bah non. D'autres qui pensent que c'est le beatmaker mais comme une instru c'est aussi appelé une « prod » du coup ça se comprend mieux... mais non aussi normalement). Dans le contrat, tu gagnes aussi un manager qui va gérer ta promo, te trouver des dates de concert etc. Bien sur, le label prend une belle partie de ce que la musique te rapporte. La moitié environ, ça dépend qui tu es. Alors, si c'est juste un échange de bons procédés, pourquoi parle-t-on de « vendre son cul » ? Et bien parce que souvent, le contrat t'offre certes des producteurs, des distributeurs (qui se chargent de mettre ta galette dans les bacs. La galette c'est un CD. Les bacs c'est les bacs de disques à la Fnac par exemple) et un manager mais il t'offre aussi un directeur artistique (abrégé en DA). Le directeur artistique, c'est le mec qui est sensé te surveiller pour que ta musique colle bien à l'univers du label. C'est le mec qui doit te donner des conseils pour faire tes trucs plus pros, faire toujours de la meilleure musique. C'est le mec qui doit te dire quand tu déconne, et qui doit choisir le meilleur de ce que tu vas donner pour réaliser le meilleur projet possible. Enfin ça... c'est la théorie. Parce qu'en pratique la majorité des DA c'est des fils de putes qui pensent qu'au biff. Ils vont te censurer, t'imposer des instrus, des thèmes, des façons de rapper ou chanter, des façons de construire un morceau pour faire des trucs qui se vendent etc. C'est pour cela qu'on parle de vendre son âme au diable lors d'une signature. Un DA peut foutre en l'air toute ta musique, lui enlever toute son âme si je puis m'exprimer ainsi. Cependant ils ne sont pas tous comme ça. Si on signe, il faut bien regarder chez qui on signe, bien lire le contrat évidemment. Certains comme 1995 ont créé leur propre label et se gèrent seuls. Eux, ils ont eu la chance de réussir à percer sans maison de disque derrière eux et ils ont réussi à signer uniquement un contrat de distribution avec Universal. Ah oui, j'ai dit label indépendant. Indépendant de quoi ? Des Majors. Les Majors c'est les trois géants de l’industrie de la musique. Universal, Warner et Sony Music. A eux trois, ils produisent 72% de la musique mondiale sur le marché. Ils détiennent la quasi totalité des labels dans des filiales (Pour le Rap, le célèbre Deff Jam appartient à Universal par exemple). C'est chez ces requins là que ta musique va probablement être le plus écoutée vu les moyens énormes qu'ils ont. Mais c'est chez eux aussi qu'il aura les pires DA.
Voilà, j'espère vous avoir éclairer sur ce point épineux de l’industrie du disque. Comme d'hab, si vous avez des questions ou que vous voulez des précisions il y a les commentaires, mon Twitter, mon Ask.
 


 
Mix/Mastering/Drop/Lead...etc :

Je vais vous expliquer un peut le processus de fabrication d'un morceau, une fois qu'il est écrit. Déjà on le structure avec une intro/une outro (parfois dans les paroles mais ça peut très bien être seulement dans l'instru) bien sur couplets (de la bonne taille) et refrains (de la bonne taille aussi c'est à dire, généralement 4 mesures fois 2 ou 8 mesures fois 1) mais aussi des ponts, ou bridges, de temps en temps Le bridge c'est ce moment de flottement, ça peut être un bout chanté, un truc répété comme un deuxième refrrain, de l'instru seule, un skit... fin voilà, ça s'appelle pas un pont pour rien (à ne pas confondre avec l'interlude qui est comme un pont mais dans un projet. L'interlude c'est une track à part entière dans un projet qui sert de transition la plupart su temps. Elle est très courte ça peut être qu'un skit ou un ptit couplet, n'importe quoi. Le pont c'est pour les morceaux et les interludes pour les projets. Voilà). Une fois la structure faite, on enregistre. Enregistrer un couplet en une fois c'est un « One Shot ». Si on enregistre en plusieurs fois on dit qu'on drop. La piste principale qu'on a enregistré c'est le lead. Par dessus le lead on doit rec (rec c'est le diminutif de record. Enregistrer quoi) les backs qui viennent accentuer des rimes ou des phases. Puis viennent les ambiances, elles sont optionnelles. Vald ou Alkapote par exemple sont des pros des ambiances. Genre quand t'entends un « salope » ou un « BWAAA » en fond c'est des ambiances. Les ambiances peuvent être aussi des bruits genre un flingue. Enfin, c'est généralement dans les ambiances qu'on entendra les « gimmicks » des rappeurs. C'est ces mots/bruits/phrases qui leurs sont propres (on pourrai reprendre le « salope » d'Alkapote ou le « Tchi-Tchi » de Lino par exemple).
Ensuite il y a le Mixage. Le mix, c'est peut être l'étape la plus importante dans le processus de création d'un morceau. En tout cas c'est la plus longue (parfois l'écriture l'est plus mais ça dépend vraiment des morceaux donc disons que le plus long est le mix). Ça consiste à tout harmoniser, tout rendre plus beau, c'est du traitement de son, un travail d'ingénieur qui prend des heures. C'est pendant le mixage qu'on va faire les cuts par exemple, c'est les trous dans l'instru pour accentuer une phase.
Enfin, il y a le mastering. Un vrai bon mastering est là pour que ton son passe aussi bien dans des écouteurs de merde que dans des enceintes à 20 000 euros. Un vrai mastering se fait avec des machines qui coutent des dizaines de milliers d'euros. Ce que vous entendez en général ce sont des masterings fait avec des plugins qui consistent en gros à faire en sorte que le son soit ni trop fort ni trop faible dans Itunes.
 



Multisyllabique (ou Multi-syllabique):

Alors celui là c'est un des plus importants. Souvent vous connaissez le mot. Souvent vous en avez une définition erronée (quand vous en avez une). Bien évidemment on ne peut pas vous blâmer, personne n'a vraiment expliqué. Quand les rappeurs parlent de rimes entre eux les gens ne comprennent pas et ils se sentent puissants. Sentez vous puissants vous aussi. Maintenant.
Le néologisme est relativement récent est devenu bien plus utilisé que le mot « polysyllabique » qui est pourtant un mot existant (officiellement. Parce que multisyllabique existe aussi du coup. Mais il est pas dans le dico) dans notre langue. Ça désigne la façon de rimer de la grosse majorité des rappeurs en France depuis une dizaine d'années (même si ça existait avant, beaucoup s'entendent pour dire que c'est le rappeur Ill des X-Men qui l'a importé en France dans les années 90) et bien avant aux Etats Unis (là bas beaucoup de sons hors rap riment en multi aussi. Ceci explique cela.). Voilà un peu pour l'origine et ce que je sais autour du mot.
Mais concrètement, c'est quoi ? Alors. Comme son nom l'indique, la multisyllabique est une rime basée sur les syllabes. Dans les rimes « traditionnelles » on se base sur les phonèmes. Un phonème c'est un son, les trucs qu'on représente avec l'alphabet phonétique, ce truc chiant que t'as du voir en anglais au collège. Genre « humide » et « pyramide » avec un système de rimes traditionnelles ça rime très bien, c'est même une rime riche puisqu'il y a 3 phonèmes en communs à la fin des mots (le « m », le « i » et le « d »). Si tu fais des multis... ça... c'est même pas une rime. On l'appellerai « Mono-syllabique » à la rigueur puisque il n'y a que la dernière syllabe qui rime.
Je sais, c'est toujours pas clair, j'en viens aux faits. Qu'est ce que c'est que faire rimer les syllabes ? En fait, on va épurer les syllabes, les réduire. La plupart du temps (dans 90% des cas même, si ce n'est plus) la syllabe est réduite à un seul phonème : sa voyelle. Une Multi-syllabique au final c'est faire rimer les voyelles entre elles. Ça a l'air brouillon mais avec un ou deux exemples tout deviendra limpide, promis. Un exemple très concret sur une rime Multi-syllabique assez simple, sur 5 syllabes du rappeur Hugo Délire :

C'est du multisyllabique
Tu m'dis si ça pique

5 syllabes qui riment donc 5 voyelles : U/I/I/A/I... genre si je rajoute « J'purifie ta vie », on perd le « ique » à la fin donc ça ne rimerai pas selon les rimes traditionnelles mais on garde le U/I/I/A/I donc la rime est valide dans le cadre d'une multi-syllabique.
Un cas plus rare mais je ne peux pas ne pas le mentionner c'est la multi-syllabique sur les consonnes. La spécialité de Kacem Wapalek par exemple (Nekfeu a récemment donner un nouveau souffle à cette multi-syllabique consonne). Prenons comme exemple ce cher Kacem « Tu veux du parasite même pas rasé mais qui part en zob, j'ai pas raison ? ». Là on réduit la syllabe à la consonne et plus à la voyelle, la rime multi-syllabique est donc P/R/Z (bon lui il est très chaud il a poussé en gardant une voyelle au début en plus mais là n'est pas la question).
Voilà, j'espère que pour toi ce concept est maintenant plus clair. A savoir, que très souvent les multisyllabiques sont imparfaites (genre une rime sur les 5 qui rime pas ou confondre un « ai » et un « é »)... mais on s'en fout un peu, c'est de la musique et l'important c'est que ça sonne bien. Souvent, les multis sont complétées par divers jeux d'assonances et/ou d'allitérations aussi.
Bilan : Faire une multi-syllabique c'est faire rimer les voyelles (et plus rarement les consonnes) qui composent les syllabes. On ne se soucie pas des autres phonèmes, si ça se termine pas pareil c'est pas grave, ça rime quand même puisque la voyelle rime. Ainsi :
Multi-syllabique voyelle = Trocadéro/Coca Zéro
Multi-syllabique consonne = Trocadéro/Tracas dorés
Et on n'oublie pas la multi-syllabique dite « de fils de pute » avec
Tracas dorés/Trac adoré.
 

 



Old school/New School/New old school :

Encore des termes flous et catégorisants, bien nuls comme il faut. Le consensus est de dire que tout ce qui est fait avant 2000 en terme de Rap c'est « old school ». Que tout ce qui sonne moderne un peu électronique et tout, c'est new school. Et que tout ce qui est actuel mais un peu « à l'ancienne » c'est de la new old school. Une fois de plus, c'est débile puisque, évidemment, tout ne rentre pas dans ces catégories. La majorité n'y rentre pas. Enfin, il n'y a pas vraiment de critères donc on pourrait les élargir pour que tout y rentre... M'enfin... ça reste de la merde si vous voulez mon humble avis.
 




Plume :

Le Rap a cette particularité d'avoir forcément un auteur/interprète et quelque part compositeur puisqu'il « compose » son flow. La plume, c'est la patte du MC dans l'écriture. Avoir une belle plume, c'est bien écrire. Après, « bien écrire » c'est extrêmement subjectif me direz vous. Certes. Mais on ne m'ôtera pas de la bouche que certains rappeurs écrivent bien mieux que d'autres. Hors du flow, des techniques et de tout le reste. La plume, c'est la beauté des phrases, la cohérence du texte, son sens, l'univers que développe l'auteur/rappeur dans ses lyrics (qui signifie juste : paroles au cas où...)
 




Présence/Charisme/Ambiance :

C'est une dimension souvent oubliée mais très importante. Le charisme du MC, sa voix, sa prestance, ce qu'il dégage va énormément jouer. Si t'as l'air mal à l'aise, pas trop sur de toi et tout, t'as beau très bien écrire, ça peu être assez mauvais. Quant à l'ambiance, ce n'est pas ce que va dégager le MC mais ce que va dégager le morceau. Est-ce qu'il te plonge dans un univers particulier ? Si la réponse est non, c'est qu'il est foiré sur l'ambiance et que tu ne vas pas approcher. Comme ça, vous avez un mot qui servira à remplacer tous les discours du type « ouais c'est bien mais j'sais pas, il manque un truc ». Ce truc, c'est l'ambiance quand il s'agit du morceau et la présence/le charisme quand il s'agit du rappeur.
 




Punchline/Name Dropping/Feinte...etc :

Vous l'avez compris, ici on va définir des techniques d'écritures. Des mots que vous avez surement entendus en tant qu'auditeurs expérimentés mais que vous ne maîtrisez pas forcément. Commençons par la base, ce que c'est qu'une phase. Une phase ou une line c'est pas juste un vers sur une mesure. La grosse majorité du temps c'est ça mais une line ça peut être sur deux mesures comme sur une demi mesure. C'est juste une expression ou une phrase dans un texte de Rap. Enfin voilà, ça c'est assez évident, passons un cran. La Punchline maintenant. Alors, non, une punchline c'est pas un jeu de mot foireux. D'ailleurs, très souvent, les jeux de mots ou les trucs qui se veulent punchlines pourries comme ça n'en sont pas du tout puisqu'on les oublie, elles ne « punch » pas. Bah oui, le mot est bien foutu. Une punchline c'est une phase marquante, particulièrement bien trouvée, qui va faire réagir l'auditeur. Mieux encore, si l'auditeur se la prend en pleine gueule, la retient bien etc etc. Une belle punchline peut à elle seule transformer un texte, voir un son entier. Le faire passer de moyen à trop cool pour toi. Et ça peut être un peu n'importe quoi. Une phase drôle, une phase « real talk » (c'est à dire bien trouvée, dans laquelle tu te reconnais), un bête de flow à un moment précis, une rime stylée, un agencement de mots bien trouvé, une belle référence.... n'importe quoi. Donc voilà, Booba qui dit qu'il se lave le pénis à l'eau bénite en début de son c'est une plus grosse punchline que tous les jeux de mots foireux. Je ne citerai personne. Dinos.
Le Name Dropping maintenant. Il s'agit juste d'une référence, la plupart du temps dans le cadre d'une comparaison ou d'une métaphore. Le référence à un personnage réel ou de fiction, mais aussi à une marque, une chaine de télé, n'importe quoi. C'est juste citer un nom.
La Feinte, c'est en fait une sorte de punchline (vous savez quand j'ai parlé d'agencement de mots bien trouvés bah ça en fait partie). Je sais pas trop pourquoi j'en parle parce que c'est de l'ordre du détail, mais c'est marrant à noter. C'est une feinte de rime. Les rappeurs en cypher jouent souvent à « qui va deviner la rime de l'autre » su coup tu fais semblant d'avoir une belle rime de fils de pute bien cramée et tu fais autre chose à la place. Lomepal est chaud la dessus. Avec la feinte on pourrai parler d'autres punchlines d'agencement comme ne pas finir le rime, l'utilisation habile du verlant etc etc.
 




Sample/Skit/Loop/Bass Line :

Sampler c'est prendre un son qui existe déjà. Dans le Rap, on retrouve souvent des samples de voix extraites de films/séries qui disent des trucs stylés. Ces samples là, utilisés en tant qu'intro/outro ou bridge, ça s'appelle des skits (parfois c'est le rappeur qui fait son skit tout seul en parlant mais c'est plus rare) Mais surtout, la majorité des instrus sont faite à partir de sample d'autres musiques. On prend un bout d'une musique déjà existante, on le découpe (souvent on le joue différemment), on le modifie (sur la vitesse, le « pitch » par exemple puis on rajoute des effets et tout... fin c'est des trucs techniques de beatmakers ça), on en fait une ou plusieurs boucles (des loops) et on rajoute une « bass line » (c'est à dire kick/snare/basse... boom tchak en gros), et en gros voilà comment sont faites beaucoup d'instrus de Rap. C'est très très réducteur, excusez moi amis beatmakers mais je dois aller à l'essentiel, surtout que j'en parle plus haut.



Sampleur/MPC/Maschine :

Le Sampleur (qui en théorie s'écrit Sampler parce que c'est anglais mais si je l'écris comme ça vous lirez « Samplé » comme le mot juste au dessus donc bon) c'est la machine avec les boutons carrés dessus (les pads). La majorités des sampleurs utilisés sont de la série MPC de la marque Akaï. Il il en a aussi beaucoup dans la série Maschine de la marque Native Instrument.
 


 

Schéma de rimes :

Alors le schéma. C'est là qu'on va caler la feinte dont j'ai parlé plus haut. En gros sur une mesure il y a deux snares, deux temps forts si vous voulez. L'occasion de faire deux rimes sur une seule mesure au lieu d'une seule ! Et pourquoi pas sur les temps plus faibles et en faire 4 par mesure si elles ne sont pas trop longues, yolo. Ainsi, sur seulement 4 mesures on peut monter jusqu'à 16 rimes. Bon, 8 c'est déjà pas mal hein. Un schéma de rimes c'est la façon dont vont s'enchainer les rimes. On a tous appris en cours la base des rimes plates/croisées/embrassées en poésie par exemple. En Rap on peut aller bien plus loin que ça. Faire des retours à la rime qui était là 4 mesures plus tôt est tout à fait audible. « Tenir » une rime tout un couplet en la mélangeant à peine à d'autres aussi. Ou bien même faire 3 ou 4 rimes différentes sur les 8 temps que nous laissent 4 mesures et les assembler n'importe comment. Fini les AA/BB, les A/B/A/B et les A/B/B/A. Place aux A/A/B/A/C/A/B/C par exemple. Lomepal, Caballero et certains membres du 5 Majeur sont des rappeurs qui manient très bien les schémas de rime par exemple. Bon, il commence à être très tard, je fatigue, je ne sais pas si j'ai été très clair. Si vous avez des questions il y a les commentaires ou alors mon Ask !
 




Showcase/Set/Open Mic/Balances et trucs de live :

Bon, pleins de trucs à savoir là. Un Showcase c'est un mini concert où tu fais quelques morceaux, souvent avant un DJ set par exemple. Tiens, un set parlons en. C'est le passage sur scène, tout simplement. Le nombre de morceaux, leur ordre, le temps imparti... c'est ton set. Et une fois que t'es sur scène, y a des enceintes vers le public évidemment mais d'autres vers le/les artistes : c'est les retours. Pour que tu t'entendes bien, c'est super important. Tout ceci se travaille avec l'ingé pendant les balances, où on règle les volumes de chaque micro, de chaque retour etc. C'est les tests de son dans la salle quoi.
Un Open Mic maintenant. C'est le fait d'avoir un micro dispo sur scène avec un DJ derrière et n'importe qui peut le prendre et kicker. Il y a aussi les Open Mic sauvages qui eux se déroulent à l'arrache dans la rue, sans préparation, sans listing et tout, véritable merdier. Je ne vais pas vous définir « concert », ça serait ridicule. De quoi je pourrai parler... euh... du pull up ? C'est quand on dit au DJ de retourner au début du morceau. Enfin voilà, si d'autres mots dans l'univers du live vous viennent à l'esprit, n'hésitez pas à m'en faire part, je les calerai ici.
 




Trap/Trill/Cloud/Boom Bap...etc :

Mon Dieu comment tout le monde s'emmêle les pinceaux là dedans. Comme je l'ai dit dans mon article sur la définition du Rap, on peut rapper n'importe quoi sur n'importe quelle musique. Dont la musique électronique et tous ses sous-genres. Et là, c'est le drame. Je ne vais pas vous mentir, j'y connais à peu près rien en musique électronique et je le regrette fortement. Beaucoup d'auditeurs de Rap doivent être dans le même cas (l'es-tu?). MAIS, s'il vous plait, je vous prierai de ne pas appeler « Trap » tout et n'importe quoi. Prenons « Paso Doble » de Espiiem, et tout les trucs dans l'ambiance de Space Ghost Purp... et bien mes amis c'est de la Trill, pas de la Trap. Egérie de Nekfeu, c'est de la Cloud, pas de la Trap. Enfin voilà, renseignez vous un peu sur tous ces genres complexes et ne « faites pas d'amalgames » si je puis m'exprimer ainsi. Si, comme pour moi, tout ceci reste quand même un peu confus pour vous... dites que c'est de l'éléctro j'crois que ça marche... encore que... non ptet pas en fait... j'en sais rien, c'est relou mdr. Y a que les boom bap qui sont faciles à identifier, c'est tous les beats des années 90 et ceux qui les imitent. Attention, parce qu'il y a aussi des instrus qui sont ni boom bap, ni trap ni rien... c'est juste... euh... des instrus... sans étiquette...hum... genre celles de Loko par exemple (et bim je place le coup de pub à un rappeur/beatmaker que j'aime bien). En tout cas si ça porte un nom, je ne le connais pas.
 




Underground/Commercial :

Pareil que pour l'égotrip/conscient...etc. C'est des catégories de merde. J'en parle aussi plus en détail dans mon article précédent. En gros, on va considérer comme underground tout ce qui est peu connu, ou pas assez. Ce qui se fait un peu dans l'ombre, en indé, en DIY. Le commercial, c'est de la pop en gros (le rapop comme j'aime à l'appeler). Ce qui est produit pour vendre et non pour la musique. Ici aussi, ne vous limitez pas à ces catégories de merde. Bien sur, il y a un entre deux. Plusieurs même. Presque tout est entre deux. Il n'y a pas de dualité. Merde. Quand même. Merde.
 




Wack :

Un Wack MC (on dit seulement wack en général, parce que la flemme aussi) c'est un nul. On peut être nul de pleins de façons différentes me direz vous. Et bien peu importe la façon dont on est nul on est un wack. Mais généralement on qualifiera de wacks les mecs pas dans les temps qui disent n'importe quoi sans flow et qui pensent que rapper c'est facile. Mais bon, ça peut désigner bien plus large que ça, retenez seulement que c'est les mecs rincés. Qui n'ont pas de personnalité, pas de plume, aucune technique, rien. Parfois on utilise le mot abusivement, comme une insulte.
 





VOILAAAAAA 
J'espère vous avoir appris des trucs, si d'autres mots vous viennent ou si vous voulez faire une remarque/précision, n'hésitez pas à me contacter ! A bientôt ! 

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