mercredi 17 octobre 2018

QU'EST-CE QUE LE BON RAP ?

Salut !

Comme l'année dernière et comme promis à nouveau, voici mon mémoire de fin d'études. Il est trois fois plus long que celui de l'année dernière et un poil plus technique. J'ai essayé quand même de rendre le tout digeste et un peu vulgarisé en partie parce que je voulais que vous puissiez le lire avec envie. 

Cette fois, la mention très bien ne m'a pas échappée. Le titre est une grande question très difficile à traiter :

"QU'EST-CE QUE LE BON RAP ?"

J'espère que ça va vous plaire, vous apprendre des trucs, et vous ouvrir l'esprit. C'est ce à quoi j'aspire.

N'hésitez pas à me venir me parler en messages privés, bisous,


L.


Pour le télécharger gratuitement, sans pub, sans rien, libre de droits :

jeudi 22 juin 2017

Mon mémoire

Coucou les gens !

Je vous l'avais promis, voici mon mémoire en pdf. Vous pouvez le lire tranquillement, et le propager, c'est libre de droits. Si vous voulez le citer dans un travail de recherche quelconque, c'est possible puisqu'il a été validé par un jury. J'ai même frôlé la mention très bien alors j'imagine qu'il est pas dégueu.

Merci à tous ceux qui m'ont aidé en répondant au questionnaire et en le diffusant, c'est grâce à vous que ce projet a été une belle réussite. D'ailleurs, je vais surement revenir vers vous l'année prochaine puisque j'aurai un deuxième mémoire à rendre... deux fois plus conséquent que celui-ci.

Pour ceux qui ne sont pas au courant, mon mémoire s'appelle "Une définition du Rap." Avec en sous-titre et en problématique "Presque 40 ans après l'arrivée du Rap en France, pourquoi est-il pertinent de continuer à lui chercher une définition ?". Si ça vous intéresse mais que vous avez peur du style universitaire : pas de panique. Je le spécifie dans mon avant-propos, je veux que ce mémoire soit clair pour un maximum de gens. J'ai fait mon possible pour que ça ne soit pas chiant à lire.

Vous m'en direz des nouvelles, ça m'intéresse toujours de parler avec vous ! Twitter LecHadH5C (DM ouverts), Snapchat lechadh5c et Facebook LecHad.

Le mémoire :
Les annexes si ça vous intéresse d'avoir les détails de vos réponses au questionnaire tout ça :

Merci à tous et à bientôt !

Bisous depuis l'Argentine où j'avance sur mes projets et dans ma vie.

Votre serviteur,
LecHad

lundi 24 avril 2017

Nous n'avons élu personne, le mode de scrutin a parlé pour nous.

Je suis un abstentionniste convaincu, conscientisé, politisé. Pour un tas de raisons, que je peux détailler dans un prochain article si vous le souhaitez. Ou alors, venez m'en parler en privé, mes DM Twitter sont ouverts, mon Snapchat aussi, ma page Facebook aussi. Ceci dit une des raisons principales à mon abstention est le mode de scrutin.

"Qu'est-ce que le mode de scrutin ?", me direz-vous. C'est la façon de voter, tout simplement. En France, notre mode de scrutin s'appelle le scrutin uninominal à deux tours. Pour élire un président, c'est du suffrage universel direct uninominal à deux tours. Universel parce que tout le monde peut voter (même si ce n'est pas le cas puisque les étrangers et les mineurs ne votent pas) ; direct parce qu'il n'y a pas d'intermédiaire entre le peuple et le président (nous votons directement pour un mec ou une meuf, on ne passe par personne... les médias et les sondages ? Non, ça compte pas), uninominal parce qu'on ne choisit qu'un seul nom et à deux tours parce que visiblement De Gaulle était fan de Tolkien. Ce qui est fou, c'est que ce mode de scrutin semble normal pour presque tout le monde. On l'a tellement intériorisé que pour nous, c'est ça la démocratie. Même sur les sites gouvernementaux, on ne parle que des modes de scrutin déjà en place. On les présente comme les seuls existants, possibles, et envisageables... ça me sidère. Le seul candidat à en parler un peu aux élections présidentielles de 2017 était... Jacques Cheminade. Tout le monde s'en fout alors que c'est une des clefs de tout, changer le mode de scrutin est une urgence démocratique.

"Mais en quoi ce mode de scrutin c'est de la merde ?", me direz-vous. Pour un tas de raisons, une fois de plus. La plus évidente est la suivante : souvent, un candidat qui a énormément de chances de l'emporter se retrouve niqué par la présence de plus petits candidats, proches de lui. Ainsi, un candidat qui peut battre n'importe qui en duel, comme Bayrou en 2007, d'après les sondages de l'époque, ne se retrouve même pas qualifié au second tour. Du coup, deux façon de voter complètement anti-démocratiques ont vu le jour : le vote utile et le vote contre. Le vote utile c'est ne pas voter pour celui qu'on préfère mais pour celui qu'on déteste le moins parmi ceux qui ont le plus de chances de passer. Bonus : le vote utile engendre un magnifique cercle vicieux, les petits restent petits et les gros restent gros. Le vote contre, c'est voter pour quelqu'un  (paradoxal ? Non, quand on votre contre un, on vote pour un autre, désolé) qu'on ne souhaiterait pas voir élu, juste parce qu'on aimerait encore moins en voir élu un autre. Dans les deux cas, c'est légitimer quelqu'un avec qui nous ne sommes pas vraiment d'accord. Vous commencez à comprendre que ce système de vote ne représente pas notre véritable avis.

"Mais d'où cela vient, quel est le problème ?", me direz-vous. Et bien, dans "scrutin uninominal à deux tours", il y a deux termes clefs, qui puent la merde : le "uninominal" et le "deux tours". Commençons avec l'uninominal. Le candidat qui arrive en tête au premier tour, encore cette année, a obtenu 8 millions de voix, sur 50 millions d'électeurs... Et quelles voix ? La voix de quelqu'un qui vote pour et celle de quelqu'un qui vote contre auraient donc la même valeur ? On ne juge qu'un candidat, et en l'approuvant. Est-ce que je l'aime ou est-ce celui que je hais le moins ? Est-ce mon choix ou un choix "stratégique" ? Le vote "stratégique" est, lui aussi, un drame. Il s'agit de voter en exploitant les failles du système, et pas pour le candidat que l'on préfère (par exemple, le vote Valls à la primaire du PS aurait été un choix plus stratégique pour les électeurs de Mélenchon, bien que Hamon soit le candidat qu'ils préfèrent). Et des failles du système, il y en a aussi à cause des deux tours. Déjà, les deux tours renforcent les gros biais dont je parlais dans le paragraphe précédent. Vote contre, vote utile, vote stratégique, tout cela est différent, et est dramatique, il faut bien vous en rendre compte. Le système en deux tours provoque aussi une incohérence mathématique, le paradoxe d'Arrow (c'est assez complexe à détailler, checkez mes sources à la fin) qui fait qu'en progressant dans l'opinion, on peut baisser dans le classement. Arrow est un mathématicien qui a démontré dans son "théorème d'impossibilité" que le vote ne reflèterait jamais notre avis qu'il soit fait sous forme de classement, de liste ou de façon uninominal.

"Et il faudrait quoi pour que ça aille mieux du coup ?", me direz-vous. Et bien, maintenant qu'on sait ce qu'il ne va pas, on sait ce qu'on recherche. Un système de vote qui ferait que si l'on progresse dans l'opinion, on ne peut que progresser dans le classement. Un système qui ferait que l'ajout ou le retrait de candidats plus ou moins "petits" ne change strictement rien. Qui n'engendrerait ni vote stratégique, ni vote contre, ni vote utile. Qui ne se ferait ni sous forme de classement, ni sous forme de choix uninominal. Alors quoi ? Il faudrait juger les candidats. Individuellement. Alors, vous me direz, c'est assez simple, il suffit de virer les deux tours et l'uninominalité et d'exclure la liste puisqu'on a vu que ça fait un paradoxe mathématique relou et qu'une liste revient à faire une successions de tours. Du coup, on fait ça en un seul tour, et on met autant de papiers qu'on veut dans l'enveloppe, on compte qui a le plus gros pourcentage "d'approbation", et fin. C'est simple, rapide à mettre en place, et 10x mieux que le système actuel. Perso, je m'en contenterais, faute de mieux. Parce que oui, il y a mieux. Ce système là ne ferait pas la distinction entre les candidats qu'on aime vraiment et ceux qu'on tolère à peine. Alors quoi ? Il faudrait les noter ? C'est ce que propose Cheminade. Sauf que ça pose la question du barème, qui n'est pas le même chez tout le monde (demande à ma prof de philo de terminale qui disait que 8, c'est une très bonne note). Et puis, avec les notes, on ne règle pas la question du vote stratégique, puisqu'on pourrait mettre la note maximale au candidat qu'on aime le plus et la note minimale à tous les autres, même si on ne le pense pas vraiment, pour augmenter les chances de notre chouchou. Alors quoi ? Et bien, deux chercheurs du CNRS, Balinski et Laraki, ont trouvé la solution : le jugement majoritaire.

"Qu'est-ce que le jugement majoritaire ?", me direz-vous. Moi je l'appelle Saint Graal aussi. Mais concrètement, qu'est-ce que c'est ? Alors, en gros, ton bulletin de vote serait un tableau. En ordonnées (à la verticale, à droite du tableau) on met le nom de chaque candidat et en abscisses (à l'horizontale, en haut du tableau) on met 6 mentions : à rejeter, insatisfaisant, passable, assez bien, bien, très bien. Chacun fait une croix en face de chaque candidat, dans la case correspondante à la mention qu'on souhaite lui attribuer. Bien évidemment, on peut mettre plusieurs fois la même mention. Si tu n'as pas d'avis sur un candidat, la mention par défaut est "à rejeter" parce qu'un citoyen n'a aucune raison de vouloir comme représentant quelqu'un dont il ne sait rien. Une fois qu'on a toutes les voix, on les classe dans l'ordre, avec un petit graphique de barres empilées. Et on a déjà un bel aperçu de qui est apprécié ou pas. Ensuite, on prend la médiane des votes. C'est-à-dire le bulletin pile au milieu. Ce bulletin va tomber sur la "mention majoritaire" du candidat. C'est-à-dire, celle pour laquelle une moitié pensera que c'est "au plus" ça, et une autre moitié pensera que c'est "au moins" ça. On a plus qu'à comparer les mentions majoritaires, et le candidat qui a la meilleure gagne. Et si deux ont la même mention ? On utilise les pourcentages. On donne raison à l'ensemble d'électeurs le plus important parmi ceux qui pensent que le candidat valait plus (ou moins) que sa mention majoritaire. Cette phrase est floue, voici un petit dessin de Marjolaine Leray pour l'illustrer :




"Pourquoi est-ce à ce point génial ?", me direz-vous. Bah déjà, on juge chacun indépendamment des autres. On donne son avis sur tous les candidats, individuellement. Et un avis précis, proche de ce qu'on pense réellement. Il n'y a plus de petites candidatures (du moins, pas à cause du mode de scrutin, on ne pourra s'en prendre qu'au système plus général), personne ne "pique" des voix, chaque candidature est sur un pied d'égalité, chaque candidature sera jugée. Du coup, ça supprime automatiquement le vote utile et le vote contre. Et comme il n'y a pas de liste, que tout se fait en un seul tour, il n'y a pas de paradoxe d'Arrow. Tu progresses dans l'opinion, tu progresses dans le classement. Et le vote stratégique ? Il dégage lui aussi, parce qu'on fait une médiane et pas une moyenne. Exagérer ton vote pour aider ton candidat et/ou pénaliser les autres n'a aucune influence sur sa mention majoritaire. La médiane est très robuste face aux valeurs extrêmes. Il faudrait un pourcentage énorme de gens qui votent en exagérant beaucoup pour changer quelque chose. Je vous met un lien dans mes sources d'un blog qui explique ça vachement mieux que moi, avec des exemples et des chiffres. Ce système encourage la sincérité. Il encourage aussi à mieux s'informer sur les candidats et leurs programmes et à ne pas rester enfermé dans une bulle de fanatisme. Nous devons tous les juger donc tous les connaitre. Mais c'est pas tout. Le jugement majoritaire peut aussi redonner une force au vote blanc, qui n'aurait plus la signification multiple qu'il a aujourd'hui. Voter blanc signifierait clairement que le système représentatif présidentiel est à rejeter. S'il est majoritaire alors on change les choses en profondeur. Et c'est toujours pas tout. On peut aussi dire que si tous les candidats ont une mention inférieure à passable, on les dégage tous et on refait une élection. En plus, si un président est élu avec la mention "passable", c'est bien clair pour lui comme pour tous, vous ne l'avez pas vraiment légitimé, vous avez dit qu'il "passait". Enfin, le dépouillement se fait avec des machines, il n'y a plus de fraude possible, tout sera millimétré. Le jugement majoritaire, c'est un vote bien plus représentatif, bien moins aléatoire. Et comme il prend tous les avis possibles en compte (avec le vote blanc anti-système), il peut devenir obligatoire et je ne vois aucune raison de nous y opposer.

"Peut-on aller encore plus loin ?", me direz-vous. Perso, je pense que oui. Déjà, en développant le vote en ligne. En Suisse ou en Estonie, ce dernier s'impose de plus en plus, et ouvre de nouvelles perspectives incroyables. Par exemple, je pense qu'on ne devrait pas pouvoir voter sans connaitre au moins un peu les programmes de tout le monde. Les gens votent mais n'y connaissent rien du tout, c'est fou (lien en sources). Pourquoi ne pas faire un petit questionnaire en ligne obligatoire avant de voter ? Je sais pas, imaginons un QCM de 20 questions prises parmi un millier de questions possibles sur les programmes de chacun, et si t'as pas 12/20 minimum, bah tu connais pas assez pour pouvoir voter, tu votes pas. On ne devrait pas avoir de restriction autre que nos connaissances... enfin, après, c'est mon avis et j'avoue être un peu extrême sur ce point. Bon, admettons, gardons la notion d'universalité comme elle est aujourd'hui. Mais il y a d'autres biais affreux et anti-démocratiques. Déjà, pourquoi on vote pour un candidat ? On devrait voter pour un programme, genre on connaîtrait même pas leur gueules. Pas de pub à la télé, pas de sondages, juste des programmes. On s'informe dessus au mieux, puis on vote au jugement majoritaire et une fois le vote fait on découvre le parti et/ou la personne derrière le programme vainqueur. J'essaie juste de vous donner des pistes de réflexion afin d'améliorer un système profondément merdique. Je veux juste que vous vous en rendiez compte, la démocratie c'est cool, mais on peut faire tellement mieux. D'autant plus que tout ce dont j'ai parlé est dans le cadre d'un système présidentiel, de démocratie représentative. C'est peut-être pas ça la bonne solution non plus, ouvrons nos esprits, renseignons nous. Mais bon, pour que les choses changent, il faut changer la constitution. Convoquer une assemblée constituante. Cette année, un candidat en parlait. Mais le système en a choisi un autre. 

I'm back. L.

Note : Le jugement majoritaire a aussi des limites, il ne mérite pas le 20/20 ne n'est parfait. Les voici toutes (attention, anglais) http://www.eco.uva.es/presad/SSEAC/documents/ZahidPaperfinal.pdf Ceci étant dit, il mérite tout de même un 18/20. Il existe un autre mode de scrutin génial, le scrutin de Condorcet randomisé. Mais ce dernier est très complexe. En pratique, c'est très chaud à appliquer. Alors que le jugement majoritaire, lui, est très simple à mettre en place. C'est pour cela que je le préfère.


Sources :


- Le jugement majoritaire 2017, étude menée par le CNRS, Polytechnique, Dauphine et La Primaire : https://www.jugementmajoritaire2017.com/  d'où je tiens la petite illustration de Marjolaine Leray.

- Voici en PDF, un article dans la revue française d'économie des deux chercheurs qui ont inventé le jugement majoritaire : https://hal.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/760250/filename/2012-37.pdf

- Le Wikipédia du jugement majoritaire (qui cite ses nombreuses sources, ne paniquez pas en voyant wikipédia. Cette encyclopédie est aujourd'hui plus fiable qu'une encyclopédie classique selon une étude publiée dans Nature (le plus grand magasine de sciences dures au monde) par Oxford en 2014) :  https://fr.wikipedia.org/wiki/Jugement_majoritaire

- Le théorème d'impossibilité d'Arrow, le paradoxe d'Arrow (attention : maths) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9or%C3%A8me_d%27impossibilit%C3%A9_d%27Arrow 

- Le blog de science étonnante, une chaîne youtube scientifique géniale, checkez ça c'est très bien foutu, un chouette monsieur (qui lui-même cite ses sources) : https://sciencetonnante.wordpress.com... 

- Le vote en ligne (en Suisse et en Estonie notamment) : http://ethique-tic.fr/2011/vote-en-ligne/?page=references&categorie=presse

- Saint Alexandre Astier sur l'élection présidentielle : https://www.youtube.com/watch?v=sn-9reTg_ZY

mardi 14 avril 2015

Lexique Rapologique

Salutations !

Bon, cet article est pret depuis longtemps mais avec la promo de notre clip, les cours et tout j'ai pas eu le temps de le finaliser et le poster, désolé du léger retard, sachez que le suivant est déjà presque terminé. En tout cas, celui-ci sera long et surtout, précieux et instructif comme j'aime.

Alors, vous l'avez vu dans le titre, cet article sera un lexique du Rap. Il vient compléter l'article précédent qui tentait de définir ce qu'est le Rap. Tout d'abord, sachez que je ne vous prend pas pour des cons. Je vais expliquer beaucoup de termes et concepts, souvent pas encore rentrés dans le dictionnaire. Et je ne parlerai pas des trucs que tout le monde connaît, absolument évidents (genre le mot battle ou ce qu'est une instru quoi). Non, je ne parlerai que de mots soit peu connus (comme skit ou 3,5) soit MAL connus. Et c'est là tout l’intérêt de cet article. Parfois, vous connaissez un mot et la définition est un peu, voir beaucoup, floue (multisyllabique par exemple). Parfois vous CROYEZ connaître le définition d'un mot alors qu'en fait pas du tout (mixtape par exemple). On va remettre les choses au clair pour tout le monde. 
Enfin bref, je suis sur et certain de vous apprendre plusieurs définitions (y en a une centaine je pense), même à ceux qui s'y connaissent un peu, voir qui font du Rap. Attention, je n'ai pas la science infuse et je n'ai parlé que de ce que je connais et de ce que j'ai trouvé dans mes recherches. Si des précisions ou d'autres mots vous viennent en tête, n'hésitez pas à m'en faire part.

Les mots sont classés par ordre alphabétique. Nous traiterons ensemble tous les concept qu'on m'a déjà demandé d'expliquer, les voici : (pour vous permettre de sélectionner l'info, comme d'hab, je vous présente toutes les parties pendant cette intro. Mais pour une fois, je vous encourage vivement à tout lire, vous pourriez être surpris par certaines définitions ou encore en savoir un peu plus sur quelque chose que vous maîtrisez)
16 ; 3,5/looms...etc ; Beatmaker/DJ ; BPM ; Carte son/Moniteurs/Préampli/Anto-pop...etc ; Choke ; Clip/Street ; Collectif/Crew/Groupe/Posse ; Cypher ; Digger ; Ecriture brodée/automatique/chewing-gum ; Egotrip/Conscient/Storytelling...etc ;  Emceeing (ou MCing) ; EP/LP/Mixtape/Album...etc ; Face A/Face B ; Flow(s)/Roulements/Placements...etc ; Freestyle ; Hip-Hop ; Jeu (ou game) ; Kick/Snare/Hi Hat/Charley... etc ; Kickeur/MC/Rappeur ; Label/Major/DA/Producteur...etc ; Mix/Mastering/Drop/Lead... etc ; Multisyllabique ; Old School/New School/New old school ; Plume ; Présence/Charisme/Ambiance ; Punchline/Name Dropping/Feinte... etc ; Sample/Skit/Loop/Bass Line ; Sampleur/MPC/Maschine ; Schéma de rimes ; Showcase/Set/Open Mic/Balances et trucs de live ; Trap/Trill/Cloud/Boom Bap...etc ; Underground/commercial ; Wack.

Commençons.





16 :

Un 16 c'est un couplet. Tout simplement. Pourquoi on appelle ça un 16 ? Parce qu'un couplet (dans le Rap du moins, je sais pas trop pour le reste mais j'imagine que c'est la même chose puisqu'ils durent le même temps c'est à dire un peu plus de 40 secondes) dure la plupart du temps 16 mesures (ou barre/meuz...). C'est donc la taille standard d'un couplet mais il y a évidemment des 8/12/20etc etc (des multiples de 4). Et Bim j'en profite pour expliquer ce qu'est une mesure. Une mesure c'est une notion de solfège en vrai, parce que le rap c'est de la musique, je le rappelle (d'ailleurs c'est pour ça qu'on appelle une mesure « une barre ». En solfège, le signe pour marquer la fin d'une mesure et le début de la suivante est... une barre, bravo tu suis). Voilà, nique les détails techniques genre expliquer les temps (être dans les temps... alala dommage que ça soit pas un terme lexical parce que ça a besoin d'être expliqué quand même ça aussi), je vais aller au plus simple. Une mesure ça correspond au temps de deux « tchak » sur l'instru (un tchak ça s'appelle un snare, j'explique plus bas). Une mesure c'est le temps d'une ligne, une « line », une « phase ». T'as compris. Et y en a 16 dans un couplet de base. Nombre sympa puisque multiple de 4, les instrus étant souvent découpées en 4 ou 8 mesures. Du coup pour me faciliter la tache et que le texte passe mieux, perso j'écris en quatrains.


 
3,5 et autres looms :

Ce sont des jeux d'impros. Certains sont assez répandus comme le 3,5 ou le looms. Mais les groupes aiment bien en inventer aussi. En tout cas nous on aime bien. Le 3,5 consite à rapper en impro sur trois mesures et demi et le MC d'après doit terminer la mesure en rebondissant sur une rime et puis en refaire 3,5 (parfois on a la flemme ou on compte mal les mesures et ça fini en 4/4, j'avoue. Le 4/4 c'est 4 mesures d'impro chacun son tour). Le looms c'est rapper en impro en groupe, dès qu'un mec a une bonne rime pour rebondir il coupe la parole, c'est cool car ça peut être infini si on est chauds. Enfin après, c'est nous qui appelons ça un looms, si ça se trouve c'est pas comme ça qu'il faut dire mais comme on dit chez nous « nique sa mère ». 



Beatmaker/DJ :

C'est pas la même chose. Déjà. Une seule personne peut être les deux, c'était surtout le cas à la genèse du Rap. C'est ce qui a créé la confusion. Un DJ Hip-Hop en général est chaud en scratchs mais même pas forcément. C'est lui qui va accompagner les rappeurs sur scène pour passer les instrus, faire les cuts etc. Le rôle d'un DJ c'est de faire des mixs, par définition. Enfin voilà, globalement tout le monde sait ce qu'est un DJ. Moi je suis pas expert, je connais pas du tout leurs skills, n'hésitez pas à m'en apprendre plus. Le beatmaker lui ne fait pas de live. Enfin, ça existe mais c'est plus souvent des performances vidéo que des vrais lives. Fin voià, c'est peu développé encore. Le beatmaker c'est celui qui va faire les instrus. Compo/Sample et mélange des deux, c'est celui qui façonne les instrus pour les rappeurs. Si on est connu, on peut en vivre très bien. Certaines instrus sont distribuées gratuitement entre potos beatmakers et MC mais d'autres valent des centaines voir des milliers d'euros l'unité.
Dernier point qui sépare le DJ du beatmaker : le matos. Un beatmaker travaille généralement sur un sampleur, avec un clavier et une carte son quand le DJ aura une table de mixage et des platines.
 


 
BPM :  

Battement Par Minute. C'est le nombre de « boom tchak » sur une minute pour faire simple. En fait c'est juste la vitesse de la prod (prod = instru hein. Je vais pas expliquer instrumental non plus, faut pas déconner) et donc du son. En gros, 60/70 BPM c'est lent et souvent utilisé pour ce que tout le monde appelle « la trap » (ça par contre je l'explique plus bas), 80/90 c'est ce qui se fait généralement, puis 100 et plus c'est rapide pour ne pas dire très rapide. Attention cependant, ce qui fait qu'on va rapper vite sur du 60 BPM c'est parce que si on veut pas que ça ai l'air assez mou on doit doubler les mesures. C'est à dire faire une mesure entière « traditionnelle » sur une demi mesure, donc c'est comme si on rappait sur du 120 BPM en quelque sorte (oui les rappeurs, je sais, c'est pas tout à fait ça mais j'essaie d'expliquer simplement faites pas chié). A l'inverse, sur du très rapide, on divise généralement par 2. 



Carte son/Moniteurs/Préampli/Anti-pop... etc :

En voilà des mots bien barbares, bien techniques. Et pourtant ils ne doivent pas vous être totalement inconnus. Alors, qu'est ce que c'est que tout ça ? Je vais tenter de vous l'expliquer. Quand on enregistre on a besoin, bien sur, d'un micro (un mic pour nos amis du Bronx, on vous oublie jamais dans cet article, promis), posé sur son pied. Sauf que le micro doit être un peu isolé, souvent par de la mousse acoustique (cette mousse grise ondulée là... c'est fait pour absorber les ondes sonores qui rebondissent, ces putes) placée dans une cabine ou, à minima, dans une sorte de panneau autour du micro dont le nom m'échappe. De plus, il y a toujours un filtre anti-pop devant le micro. Mais si vous voyez ce que c'est, ce truc noir et rond là. L'antipop c'est ce qui va servir à filtrer le souffle, les « pop » quoi... (et les postillons au passage, ce qui fait qu'un anti-pop, par définition, ça pue. Mais vraiment. Très fort.) Vous voyez le bruit dégueulasse d'une vidéo tournée avec votre téléphone alors qu'il y a du vent ? Et bien avec un micro 1000 fois plus sensible, c'est la fin du monde. L'anti-pop est donc obligatoire. Ensuite, le micro est souvent branché à un préamplificateur (préampli pour les intimes) qui va donner une chaleur particulière à la voix, c'est un premier filtre. Selon les préamplis et selon les micros, la voix ne sonnera pas pareil du tout. Le tout passe par la carte son. C'est l'élément central. Celui par lequel tous les sons de l'ordi comme du préamplificateur passent, c'est qui va tout gérer. Enfin, il y a l'ordi avec plusieurs logiciels de prédilections pour l'enregistrement (généralement c'est sur Pro-Tools sur PC ou Logic Pro pour les macs). Le tout sort par des enceintes qu'on appelle moniteurs. Sachez que si un seul des éléments de la chaine est merdique, c'est tout le son qui sera merdique, il ne faut rien négliger. Voilà.



Choke :

C'est oublier son texte, buter sur une phase. Tout simplement. On peut en faire un verbe aussi. Celui là je l'ai mis parce que les gens ont du mal avec l'orthographe. Voilà.
 


Clip/Street Clip :

Le terme « street clip » est assez délicat en fait. Parce que ça existe pas vraiment. Parfois des trucs seront appelés « freestyles » alors que c'est mieux réalisés que certains « vrais clips » (qui portent le nom de clip quoi). Parfois ça sera appelé « street clip » alors que c'est propre et plutôt pro. En fait un street clip, c'est juste un truc pour dire « ça c'est rien, c'est fait en deuspi dans la rue, quand je sortirai un truc qui s'appellera « clip » ça sera 10 fois mieux promis ».
Bon et je ne vais pas vous apprendre ce qu'est un clip, ce serai débile. Juste qu'il y a même pleins de termes pour désigner la même chose : une vidéo qui accompagne de la musique. Donc bon, disons que « clip » est plus sérieux que « street clip » lui même étant plus sérieux que « freestyle » alors que franchement... il n'y a pas de vrais critères.


 

Collectif/Crew/Groupe/Posse :

Un Posse c'est... un groupe de rap. C'est assez spécifique, plus que le terme de « groupe » qui peut être associé à tous les genres musicaux voir même plus loin que dans la musique. Le Crew c'est vraiment synonyme de posse mais je crois que ça s'étend à d'autres domaines. Je sais qu'en graff on dit crew par exemple.
Un Collectif par contre c'est vraiment différent. Il s'agit d'un rassemblement sous une même bannière de gens qui ne sont pas dans le même domaine. Un collectif (l'Entourage par exemple) possède en son sein des rappeurs, DJ, beatmakers mais aussi des graphistes et des clipmakers par exemple (les clipmakers c'est ceux qui font des clips, captain obvious on est là).





Cypher :

Un cypher ça désigne un groupe de rappeurs (4 minimum), généralement en cercle, debout dans la rue autour d'une mini enceinte (ou avec un beat box) ou bien même autour d'une table en soirée ou en radio par exemple. En théorie c'est un moment de partage entre MC, chacun rappe quand son tour vient, un 12, un 16 ou un 20, pas plus, pour laisser du temps aux autres et quand ce n'est pas ton tour, tu écoutes attentivement et soutient les autres. En pratique c'est surtout à qui te coupera la parole en premier pour rapper un texte merdique qui va durer trois plombes et demi et quand j'ai fini je me barre... terrible.



Digger :

Digger ça peut être un verbe comme une personne. Il s'agit de l'action de chercher des sons « rares », que peu de gens connaissent. Ces petites pépites qu'avant on trouvait par hasard à force d'acheter des vinyles en brocante et que maintenant on trouve en fouillant sur YouTube.
 




Ecriture brodée/Ecriture automatique/Ecriture en Chewing-gum :

Ce sont les trois façons d'écrire un texte de Rap. Ouais même ça, ça porte un nom. D'ailleurs je ne sais pas si c'est les trois seules façons mais c'est les plus répandues et de loin en tout cas.
Parfois, dans n'importe quel contexte, t'as un peu une illumination. Tu trouves une bonne rime, ou une grosse punchline par exemple. Du coup pour pas perdre ton idée, tu la notes (dans les notes du téléphone très souvent). Une fois que t'en a quelques unes qui vont bien ensemble (genre sur le même thème ou dans le même délire globalement) et que l'inspi est là, bah tu les ressors et tu construis ton texte en brodant autour de ces idées. Bon, broder c'est un peu péjoratif mais c'est pas forcément du remplissage bête hein. C'est ce que j'appelle l'écriture brodée. Ce nom là c'est moi qui l'ai inventé à l'instant mais j'en suis assez fier. En revanche, les deux méthodes qui vont suivre ont bien leur propre nom, répandu et connu de tous les MC.
L'écriture automatique d'abord. Et bien, elle porte bien son nom. Mais j'aimerai la diviser en deux. Il y a une sorte d'écriture automatique où t'es transcendé par une instru, foudroyé par l'inspi et les mots coulent seuls et forment vite un couplet. Il y a une autre sorte d'écriture automatique. Celle où t'es dans ton truc et t'écris, un peu par habitude et presque mécaniquement ton texte. Pareil, ça a l'air fade dit comme ça mais ceux qui arrivent à gérer cette façon d'écrire sont super productifs et peuvent être excellent (je pense à Georgio, qui, je pense, doit écrire comme ça, assez vite, d'un trait.).
Enfin, l'écriture en chewing-gum. C'est écrire par rapport, non pas à des phases trouvées au préalable comme dans l'écriture brodée mais avec un flow trouvé au préalable. Genre les mots s'adaptent au flow et pas l'inverse. Du coup, ça donne souvent des bêtes de flow mais avec des paroles moyennes. Pas toujours mais souvent quand même. Là, l'exemple le plus évident qui me vient en tête c'est Joke sur beaucoup de sons, il doit mixer le chewing-gum et le brodé. Ah oui, parce qu'évidemment on peut varier les méthodes dans un seul texte ça peut claquer.
 




Egotrip/Conscient/Storytelling...etc :

Cela fait partie des cases que je réfute dans mon article précédent si tu l'as lu, jeune garnement. Il va s'agir de types de textes au final (et pas de type de rappeur, même si ils ont tous des types de texte de prédilection). L'égotrip c'est typique du « game », dans le délire de compétition, dire qu'on est le meilleur quoi. Il fait autant partie du Rap que le conscient qui est en fait du Rap « engagé » dirons nous. N'oublions pas notre ami storytelling, qui est le fait de raconter une histoire dans son texte, réelle ou fictive, à la première ou à la troisième personne. Voilà, c'est les trois catégories de texte les plus répandues avec peut être les textes mélancoliques voir tristes et les textes « street ». Mais sachez que, vraiment, les catégories c'est de la merde et que personne n'est enfermé dans rien. Et qu'un texte ne rentre pas forcément dans une case, un rappeur encore moins. Et on peut écrire sur n'importe quoi.
 




Emceeing (ou MCing):

C'est l'Art de manier les skills de rappeur. Le MCing c'est les compétences qu'on juge dans les compétitions genre End Of The Weak. C'est ce qui fera la diff dans les célèbres battles de Rap (comme dans la célèbre ligue de battle a capella française Rap Contenders. Je vais pas définir battle, même ma maman sait ce que c'est). Ca regroupe un tas de trucs genre l'élasticité du flow (avec les trucs dont j'ai parlé dans le paragraphe sur le flow par exemple) ou la maitrise de la rime et tout ce qui va autour (schémas, multis mais aussi les jeux d'assonances et d'allitérations). Mais aussi sur la punchline, la capacité à faire de l'impro...etc. En brefs, c'est tous les trucs techniques de rappeurs tant sur le flow que sur l'écriture. Et c'est aussi en se basant sur ça qu'on aura déjà quelques critères pour définir le « niveau » d'un rappeur. Même si j'aime pas ce terme, ça dépend aussi le l'ambiance, du ressenti etc par exemple. Mais un rappeur pas dans les temps qui ne connait rien au Emceeing, c'est un wack quand même (je le défini plus bas). En gros, si deux rappeurs sont au calme avec ça, on peut pas trop parler de niveau parce que chacun son délire et patati et patata. Mais si ils n'y connaissent rien, on peut quand même dire qu'ils sont nuls. C'est un peu les seuls critères « objectifs » quand on critique un MC.



EP/LP/Mixtape/Album...etc :

C'est super important. Presque tout le monde se trompe. Même chez les rappeurs ça s'y perd, c'est terrible. Posons les choses une bonne fois pour toute.
EP : Extended Play. C'est un format court entre 15 et 40min en. Moins, c'est un Single (et oui un Single ça peut être 3 titres différents si c'est court....) ou un Mini (qu'on utilise en opposition à Maxi ça j'ai jamais bitté ce que c'est précisément donc nique sa mère). Plus, c'est un LP : Long Play. EP et LP désignent UNIQUEMENT des formats de durée, pas de « j'ai fait genre un 8 titres sur lequel j'me suis appliqué et c'est parce que c'est travaillé et cohérent que c'est un EP » FAUX. Un Album par exemple peut très bien être un EP en même temps même si en général c'est un LP. Album, parlons en d'ailleurs. C'est utilisé dans tous les sens aussi. Album ça a une connotation plus pro, plus travaillée. Un album est presque toujours payant et possède souvent une version physique aussi. La notion de qualité est là, pas dans EP. Un album peut aussi très bien être une Compil qui est l'assemblage de plusieurs morceaux d'artistes différents mais qui garde une cohérence. Quand les morceaux sont liés les uns aux autres (qu'il y a une vraie transition entre les morceaux genre limite on se rend pas compte que ça a changé de titre, c'est comme un long long long morceau) on appelle ça une Mixtape. Donc là, pareil, y a pas d'histoire de « ouais on a fait des freestyles sur des Face B, des morceaux en vrac pas hyper soignés du coup on dit mixtape » NON, C'EST FAUX. Enfin, en théorie du moins.
Voilà pour les formats j'espère que c'est plus clair.
 



Face A/Face B :

C'est simple. Une face A est une instru « originale » (composition ou sample peu importe) propre à une œuvre. Par exemple, le morceau du High Five Crew « 3.5.7 » est un morceau médiocre mais sur une face A. L'instru est réalisée par Happy Face, elle est trouvable nulle part ailleurs que sur ce morceau. En revanche, le morceau « Awé » est fait une Face B de Soul Chef. Les Face B sont des instrus déjà utilisées par d'autres rappeurs qu'on réutilise. 90% des freestyles sont fait sur des faces B (les mixtapes de face B que prépare Costo pour Grünt par exemple). 
 


Flow(s)/Roulements/Placements...etc :

Le flow est un terme inventé par le rappeur Rakim. C'est passionnant de l'entendre en parler. Il s'agit du savant mélange entre l'intonation et le débit. Parce qu'être dans les temps c'est une chose. Bien écrire en est une autre. Etre dans les temps en écrivant bien avec un flow lourd et original c'est encore autre chose.
Il existe de nombreuses techniques de flow. Genre le roulement, c'est les petits bouts de phases qui glissent tout seuls et qu'on débite vite (ce que fait Eden dans Flow Motion) ou le fast flow qui consiste à débiter très vite et LONGTEMPS (Espiiem dans Shotas). On peut même parler de « flow chanté » (parce que c'est pas seulement le débit, c'est aussi l'intonation comme je l'ai précisé).
Quant au placement il s'agit de l'art de poser sa voix, de faire arriver une rime/une line au bon endroit au bon moment. C'est très dur à expliqué et, sans mentir, même un peu flou pour moi. Un mec qui se place extrêmement bien sur l'instru c'est Alpha Wann par exemple.
 



Freestyle :

Alors sur ce mot il y a beaucoup de confusion les amis. Pour un MC c'est évident, pour les autres moins. Un freestyle n'est pas forcément une impro. C'est même assez rarement une impro. Déjà. C'est important à dire pour commencer sur de bonnes bases. Attention cependant une impro est forcément faite dans un cadre de freestyle... oui c'est pas aussi simple que ça en a l'air.
Un freestyle désigne plusieurs concepts, il a plein de sens, (on appelle ça un mot polysémique si tu savais pas). Attention, je sais qu'on utilise ce terme dans pleins d'autres contextes que le Rap (le skate par exemple je crois), mais là on parle de Rap donc je me limiterai aux sens liés au Rap. On a de la chance, il n'y a que deux sens dans l'univers de langage du Rap (vrais qui ont lu mes articles précédents savent de quoi je parle là).
1) Un freestyle est un texte sans thème. Un « texte freestyle » où le MC gratte un peu sur tout et n'importe quoi tant que c'est lourd. Généralement un texte freestyle s'adapte à beaucoup d'instrus différentes du coup. C'est dans ce contexte là qu'un freestyle pourra être enregistré et notifié comme « freestyle » (Ça va être un truc court genre un 16 utilisable en guise d'interlude).
2) Un freestyle est un live... mais pas sur scène. Rapper en soirée, rapper dans la rue, en impro ou pas, c'est un freestyle. Généralement, c'est sur une Face B ou une instru sympa un peu au pif. En freestyle on peut rapper un « texte freestyle » ou pas du tout. C'est dans cette définition qu'on retrouve tous les freestyles filmés (daymolition par exemple. Encore que, parfois c'est des textes freestyle enregistrés et clippés puis ils appelle ça freestyle... c'est chiant). 

 
 

Hip-Hop :

J'en parle plus en détails dans mon article pour définir le Rap. En gros, c'est le mouvement qui rassemble Rap, Graff, Break Danse, et DJing (les skills de DJ mais ça inclue aussi le beatbox. Tout comme le graff inclue le tag). Donc voilà en aucun cas, c'est un style de Rap. Genre on dit « un artiste Hip Hop » lorsqu'on est compétent dans un plusieurs de ces 4 domaines. Le Hip-Hop c'est ce grand mouvement, pas du Rap à l'ancienne ou doux ou organique ou j'sais pas quoi. Le Rap c'est du Rap. Le mot Rap est pas péjoratif, merde. Ceux qui disent « j'écoute du hip-hop mais pas du rap » ça n'a aucun sens, c'est la même chose.
 



Jeu (ou Game pour ceux qui se croient dans le Bronx) :

Le « Game » c'est l'ensemble des rappeurs. Etre dans le game pourrait se résumer en disant simplement « faire du Rap ». Mais c'est plus fin que ça en vrai. Parce que le côté « jeu » peut être assimilé à deux choses un peu négatives. Déjà, l'aspect de compétition, qui a la plus grosse, qui est le meilleur (ce que je trouve ridicule puisqu'à partir d'un certain niveau tout le monde est aussi bon mais pas dans le même délire tout simplement)
 



Kick/Snare/Hi Hat/Charley...etc :

Tout ça, c'est ce qui compose la bass line des instrus de Rap. Bon, il n'y en a pas forcément comme je l'ai expliqué dans mon article sur « Définir le Rap » puisqu'on peut rapper sur n'importe quoi voir même a capella. Mais bon il y en a 95% du temps quand même. Le Kick c'est le gros coup de basse, le « boom » dans le « boom tchak » quand il résonne bien fort comme sur une instru trap par exemple c'est un kick sub. Enfin bref, c'est des détails ça. Le Snare c'est le « tchak » dans « boom tchak », le coup de caisse clair quoi, ce qui donne vraiment le rythme, encadre les mesures etc. Parfois, les beatmakers utilisent des « Clap » et pas des snares. Un clap remplace un snare donc, c'est le bruit d'un claquement de mains en gros. Le Hi Hat ou le Charley c'est le « tss tss tss tss tss tss » qui mitraille derrière. Enfin, il y aussi souvent de la basse qui joue une ligne de notes pour accompagner le sample (j'explique plus bas le sample) et/ou la compo du beatmaker.

 

Kickeur/MC/Rappeur :

Bon. Pour beaucoup il n'y a aucune différence entre les trois terme. Mon ami Eden Dillinger et moi-même avons fait une distinction purement personnelle et subjective. D'ailleurs cela fait pas mal de temps, il est possible qu'il ne soit même plus d'accord avec ça. En gros un Kickeur est pour nous un mec offensif en freestyle, qui casse un peu les prods, avide des cyphers. Le kickeur se cherche un peu et c'est pour ça qu'il écrit un peu de tout, sur tout type de prods, souvent sans thème. Le MC lui a assimilé grand nombre de techniques, de skills dirons nous, d'écriture (ce qui inclus tout ce qui attrait à la rime, la punch, le thème...etc) mais aussi de kickage (le kickage c'est la façon de rapper donc les placements, le flow...etc). Du coup le MC est peut être moins friand du freestyle, cypher et autre, il a compris toutes les bases et cherche maintenant son délire propre. Le rappeur enfin, c'est le mec confirmé qui a non seulement tout compris aux techniques mais qui sait bien les manier. Il a généralement plus d'un projet derrière lui, un véritable univers et sait tout doser... un vrai pro.
Voilà pour cette définition, la seule a être purement personnelle. Mais comme on me demande souvent...




Label/Major/DA/Producteur...etc :

Alors un label, les majors, les maisons de disques, « signer »... tous ces trucs ne sont pas spécifiques au Rap mais à la musique en général. Et souvent, c'est un peu flou pour les gens qui ne font pas de musique. Un label, c'est tout simplement une société éditrice de musique. Cette société porte un nom et se charge de la distribution et de la promotion d'un projet musical. Pour rentrer dedans, y a de la paperasse, des contrats. Et c'est quand on signe ces contrats qu'on dit qu'on a « signer ». Signer, c'est pas forcément « vendre son cul » comme on peut l'entendre souvent. Cela procure un nombre d'avantage très conséquent. Par exemple, un label assez grand peut te faire rencontrer bon nombre d'artistes avec qui collaborer. Tu a un vaste choix de Face A qui te sont proposées chaque jour. Dans le contrat, le label s'engage à te produire par exemple. Un producteur c'est un mec qui va mettre toute la thune pour que tu puisse enregistrer dans des conditions optimales, avoir un son bien pro mais aussi qui va payer pour faire ta pub, tes clips etc. Il fait toutes les dépenses quoi (j'ai vu des gens qui pensent que producteur c'est le réalisateur d'un clip... bah non. D'autres qui pensent que c'est le beatmaker mais comme une instru c'est aussi appelé une « prod » du coup ça se comprend mieux... mais non aussi normalement). Dans le contrat, tu gagnes aussi un manager qui va gérer ta promo, te trouver des dates de concert etc. Bien sur, le label prend une belle partie de ce que la musique te rapporte. La moitié environ, ça dépend qui tu es. Alors, si c'est juste un échange de bons procédés, pourquoi parle-t-on de « vendre son cul » ? Et bien parce que souvent, le contrat t'offre certes des producteurs, des distributeurs (qui se chargent de mettre ta galette dans les bacs. La galette c'est un CD. Les bacs c'est les bacs de disques à la Fnac par exemple) et un manager mais il t'offre aussi un directeur artistique (abrégé en DA). Le directeur artistique, c'est le mec qui est sensé te surveiller pour que ta musique colle bien à l'univers du label. C'est le mec qui doit te donner des conseils pour faire tes trucs plus pros, faire toujours de la meilleure musique. C'est le mec qui doit te dire quand tu déconne, et qui doit choisir le meilleur de ce que tu vas donner pour réaliser le meilleur projet possible. Enfin ça... c'est la théorie. Parce qu'en pratique la majorité des DA c'est des fils de putes qui pensent qu'au biff. Ils vont te censurer, t'imposer des instrus, des thèmes, des façons de rapper ou chanter, des façons de construire un morceau pour faire des trucs qui se vendent etc. C'est pour cela qu'on parle de vendre son âme au diable lors d'une signature. Un DA peut foutre en l'air toute ta musique, lui enlever toute son âme si je puis m'exprimer ainsi. Cependant ils ne sont pas tous comme ça. Si on signe, il faut bien regarder chez qui on signe, bien lire le contrat évidemment. Certains comme 1995 ont créé leur propre label et se gèrent seuls. Eux, ils ont eu la chance de réussir à percer sans maison de disque derrière eux et ils ont réussi à signer uniquement un contrat de distribution avec Universal. Ah oui, j'ai dit label indépendant. Indépendant de quoi ? Des Majors. Les Majors c'est les trois géants de l’industrie de la musique. Universal, Warner et Sony Music. A eux trois, ils produisent 72% de la musique mondiale sur le marché. Ils détiennent la quasi totalité des labels dans des filiales (Pour le Rap, le célèbre Deff Jam appartient à Universal par exemple). C'est chez ces requins là que ta musique va probablement être le plus écoutée vu les moyens énormes qu'ils ont. Mais c'est chez eux aussi qu'il aura les pires DA.
Voilà, j'espère vous avoir éclairer sur ce point épineux de l’industrie du disque. Comme d'hab, si vous avez des questions ou que vous voulez des précisions il y a les commentaires, mon Twitter, mon Ask.
 


 
Mix/Mastering/Drop/Lead...etc :

Je vais vous expliquer un peut le processus de fabrication d'un morceau, une fois qu'il est écrit. Déjà on le structure avec une intro/une outro (parfois dans les paroles mais ça peut très bien être seulement dans l'instru) bien sur couplets (de la bonne taille) et refrains (de la bonne taille aussi c'est à dire, généralement 4 mesures fois 2 ou 8 mesures fois 1) mais aussi des ponts, ou bridges, de temps en temps Le bridge c'est ce moment de flottement, ça peut être un bout chanté, un truc répété comme un deuxième refrrain, de l'instru seule, un skit... fin voilà, ça s'appelle pas un pont pour rien (à ne pas confondre avec l'interlude qui est comme un pont mais dans un projet. L'interlude c'est une track à part entière dans un projet qui sert de transition la plupart su temps. Elle est très courte ça peut être qu'un skit ou un ptit couplet, n'importe quoi. Le pont c'est pour les morceaux et les interludes pour les projets. Voilà). Une fois la structure faite, on enregistre. Enregistrer un couplet en une fois c'est un « One Shot ». Si on enregistre en plusieurs fois on dit qu'on drop. La piste principale qu'on a enregistré c'est le lead. Par dessus le lead on doit rec (rec c'est le diminutif de record. Enregistrer quoi) les backs qui viennent accentuer des rimes ou des phases. Puis viennent les ambiances, elles sont optionnelles. Vald ou Alkapote par exemple sont des pros des ambiances. Genre quand t'entends un « salope » ou un « BWAAA » en fond c'est des ambiances. Les ambiances peuvent être aussi des bruits genre un flingue. Enfin, c'est généralement dans les ambiances qu'on entendra les « gimmicks » des rappeurs. C'est ces mots/bruits/phrases qui leurs sont propres (on pourrai reprendre le « salope » d'Alkapote ou le « Tchi-Tchi » de Lino par exemple).
Ensuite il y a le Mixage. Le mix, c'est peut être l'étape la plus importante dans le processus de création d'un morceau. En tout cas c'est la plus longue (parfois l'écriture l'est plus mais ça dépend vraiment des morceaux donc disons que le plus long est le mix). Ça consiste à tout harmoniser, tout rendre plus beau, c'est du traitement de son, un travail d'ingénieur qui prend des heures. C'est pendant le mixage qu'on va faire les cuts par exemple, c'est les trous dans l'instru pour accentuer une phase.
Enfin, il y a le mastering. Un vrai bon mastering est là pour que ton son passe aussi bien dans des écouteurs de merde que dans des enceintes à 20 000 euros. Un vrai mastering se fait avec des machines qui coutent des dizaines de milliers d'euros. Ce que vous entendez en général ce sont des masterings fait avec des plugins qui consistent en gros à faire en sorte que le son soit ni trop fort ni trop faible dans Itunes.
 



Multisyllabique (ou Multi-syllabique):

Alors celui là c'est un des plus importants. Souvent vous connaissez le mot. Souvent vous en avez une définition erronée (quand vous en avez une). Bien évidemment on ne peut pas vous blâmer, personne n'a vraiment expliqué. Quand les rappeurs parlent de rimes entre eux les gens ne comprennent pas et ils se sentent puissants. Sentez vous puissants vous aussi. Maintenant.
Le néologisme est relativement récent est devenu bien plus utilisé que le mot « polysyllabique » qui est pourtant un mot existant (officiellement. Parce que multisyllabique existe aussi du coup. Mais il est pas dans le dico) dans notre langue. Ça désigne la façon de rimer de la grosse majorité des rappeurs en France depuis une dizaine d'années (même si ça existait avant, beaucoup s'entendent pour dire que c'est le rappeur Ill des X-Men qui l'a importé en France dans les années 90) et bien avant aux Etats Unis (là bas beaucoup de sons hors rap riment en multi aussi. Ceci explique cela.). Voilà un peu pour l'origine et ce que je sais autour du mot.
Mais concrètement, c'est quoi ? Alors. Comme son nom l'indique, la multisyllabique est une rime basée sur les syllabes. Dans les rimes « traditionnelles » on se base sur les phonèmes. Un phonème c'est un son, les trucs qu'on représente avec l'alphabet phonétique, ce truc chiant que t'as du voir en anglais au collège. Genre « humide » et « pyramide » avec un système de rimes traditionnelles ça rime très bien, c'est même une rime riche puisqu'il y a 3 phonèmes en communs à la fin des mots (le « m », le « i » et le « d »). Si tu fais des multis... ça... c'est même pas une rime. On l'appellerai « Mono-syllabique » à la rigueur puisque il n'y a que la dernière syllabe qui rime.
Je sais, c'est toujours pas clair, j'en viens aux faits. Qu'est ce que c'est que faire rimer les syllabes ? En fait, on va épurer les syllabes, les réduire. La plupart du temps (dans 90% des cas même, si ce n'est plus) la syllabe est réduite à un seul phonème : sa voyelle. Une Multi-syllabique au final c'est faire rimer les voyelles entre elles. Ça a l'air brouillon mais avec un ou deux exemples tout deviendra limpide, promis. Un exemple très concret sur une rime Multi-syllabique assez simple, sur 5 syllabes du rappeur Hugo Délire :

C'est du multisyllabique
Tu m'dis si ça pique

5 syllabes qui riment donc 5 voyelles : U/I/I/A/I... genre si je rajoute « J'purifie ta vie », on perd le « ique » à la fin donc ça ne rimerai pas selon les rimes traditionnelles mais on garde le U/I/I/A/I donc la rime est valide dans le cadre d'une multi-syllabique.
Un cas plus rare mais je ne peux pas ne pas le mentionner c'est la multi-syllabique sur les consonnes. La spécialité de Kacem Wapalek par exemple (Nekfeu a récemment donner un nouveau souffle à cette multi-syllabique consonne). Prenons comme exemple ce cher Kacem « Tu veux du parasite même pas rasé mais qui part en zob, j'ai pas raison ? ». Là on réduit la syllabe à la consonne et plus à la voyelle, la rime multi-syllabique est donc P/R/Z (bon lui il est très chaud il a poussé en gardant une voyelle au début en plus mais là n'est pas la question).
Voilà, j'espère que pour toi ce concept est maintenant plus clair. A savoir, que très souvent les multisyllabiques sont imparfaites (genre une rime sur les 5 qui rime pas ou confondre un « ai » et un « é »)... mais on s'en fout un peu, c'est de la musique et l'important c'est que ça sonne bien. Souvent, les multis sont complétées par divers jeux d'assonances et/ou d'allitérations aussi.
Bilan : Faire une multi-syllabique c'est faire rimer les voyelles (et plus rarement les consonnes) qui composent les syllabes. On ne se soucie pas des autres phonèmes, si ça se termine pas pareil c'est pas grave, ça rime quand même puisque la voyelle rime. Ainsi :
Multi-syllabique voyelle = Trocadéro/Coca Zéro
Multi-syllabique consonne = Trocadéro/Tracas dorés
Et on n'oublie pas la multi-syllabique dite « de fils de pute » avec
Tracas dorés/Trac adoré.
 

 



Old school/New School/New old school :

Encore des termes flous et catégorisants, bien nuls comme il faut. Le consensus est de dire que tout ce qui est fait avant 2000 en terme de Rap c'est « old school ». Que tout ce qui sonne moderne un peu électronique et tout, c'est new school. Et que tout ce qui est actuel mais un peu « à l'ancienne » c'est de la new old school. Une fois de plus, c'est débile puisque, évidemment, tout ne rentre pas dans ces catégories. La majorité n'y rentre pas. Enfin, il n'y a pas vraiment de critères donc on pourrait les élargir pour que tout y rentre... M'enfin... ça reste de la merde si vous voulez mon humble avis.
 




Plume :

Le Rap a cette particularité d'avoir forcément un auteur/interprète et quelque part compositeur puisqu'il « compose » son flow. La plume, c'est la patte du MC dans l'écriture. Avoir une belle plume, c'est bien écrire. Après, « bien écrire » c'est extrêmement subjectif me direz vous. Certes. Mais on ne m'ôtera pas de la bouche que certains rappeurs écrivent bien mieux que d'autres. Hors du flow, des techniques et de tout le reste. La plume, c'est la beauté des phrases, la cohérence du texte, son sens, l'univers que développe l'auteur/rappeur dans ses lyrics (qui signifie juste : paroles au cas où...)
 




Présence/Charisme/Ambiance :

C'est une dimension souvent oubliée mais très importante. Le charisme du MC, sa voix, sa prestance, ce qu'il dégage va énormément jouer. Si t'as l'air mal à l'aise, pas trop sur de toi et tout, t'as beau très bien écrire, ça peu être assez mauvais. Quant à l'ambiance, ce n'est pas ce que va dégager le MC mais ce que va dégager le morceau. Est-ce qu'il te plonge dans un univers particulier ? Si la réponse est non, c'est qu'il est foiré sur l'ambiance et que tu ne vas pas approcher. Comme ça, vous avez un mot qui servira à remplacer tous les discours du type « ouais c'est bien mais j'sais pas, il manque un truc ». Ce truc, c'est l'ambiance quand il s'agit du morceau et la présence/le charisme quand il s'agit du rappeur.
 




Punchline/Name Dropping/Feinte...etc :

Vous l'avez compris, ici on va définir des techniques d'écritures. Des mots que vous avez surement entendus en tant qu'auditeurs expérimentés mais que vous ne maîtrisez pas forcément. Commençons par la base, ce que c'est qu'une phase. Une phase ou une line c'est pas juste un vers sur une mesure. La grosse majorité du temps c'est ça mais une line ça peut être sur deux mesures comme sur une demi mesure. C'est juste une expression ou une phrase dans un texte de Rap. Enfin voilà, ça c'est assez évident, passons un cran. La Punchline maintenant. Alors, non, une punchline c'est pas un jeu de mot foireux. D'ailleurs, très souvent, les jeux de mots ou les trucs qui se veulent punchlines pourries comme ça n'en sont pas du tout puisqu'on les oublie, elles ne « punch » pas. Bah oui, le mot est bien foutu. Une punchline c'est une phase marquante, particulièrement bien trouvée, qui va faire réagir l'auditeur. Mieux encore, si l'auditeur se la prend en pleine gueule, la retient bien etc etc. Une belle punchline peut à elle seule transformer un texte, voir un son entier. Le faire passer de moyen à trop cool pour toi. Et ça peut être un peu n'importe quoi. Une phase drôle, une phase « real talk » (c'est à dire bien trouvée, dans laquelle tu te reconnais), un bête de flow à un moment précis, une rime stylée, un agencement de mots bien trouvé, une belle référence.... n'importe quoi. Donc voilà, Booba qui dit qu'il se lave le pénis à l'eau bénite en début de son c'est une plus grosse punchline que tous les jeux de mots foireux. Je ne citerai personne. Dinos.
Le Name Dropping maintenant. Il s'agit juste d'une référence, la plupart du temps dans le cadre d'une comparaison ou d'une métaphore. Le référence à un personnage réel ou de fiction, mais aussi à une marque, une chaine de télé, n'importe quoi. C'est juste citer un nom.
La Feinte, c'est en fait une sorte de punchline (vous savez quand j'ai parlé d'agencement de mots bien trouvés bah ça en fait partie). Je sais pas trop pourquoi j'en parle parce que c'est de l'ordre du détail, mais c'est marrant à noter. C'est une feinte de rime. Les rappeurs en cypher jouent souvent à « qui va deviner la rime de l'autre » su coup tu fais semblant d'avoir une belle rime de fils de pute bien cramée et tu fais autre chose à la place. Lomepal est chaud la dessus. Avec la feinte on pourrai parler d'autres punchlines d'agencement comme ne pas finir le rime, l'utilisation habile du verlant etc etc.
 




Sample/Skit/Loop/Bass Line :

Sampler c'est prendre un son qui existe déjà. Dans le Rap, on retrouve souvent des samples de voix extraites de films/séries qui disent des trucs stylés. Ces samples là, utilisés en tant qu'intro/outro ou bridge, ça s'appelle des skits (parfois c'est le rappeur qui fait son skit tout seul en parlant mais c'est plus rare) Mais surtout, la majorité des instrus sont faite à partir de sample d'autres musiques. On prend un bout d'une musique déjà existante, on le découpe (souvent on le joue différemment), on le modifie (sur la vitesse, le « pitch » par exemple puis on rajoute des effets et tout... fin c'est des trucs techniques de beatmakers ça), on en fait une ou plusieurs boucles (des loops) et on rajoute une « bass line » (c'est à dire kick/snare/basse... boom tchak en gros), et en gros voilà comment sont faites beaucoup d'instrus de Rap. C'est très très réducteur, excusez moi amis beatmakers mais je dois aller à l'essentiel, surtout que j'en parle plus haut.



Sampleur/MPC/Maschine :

Le Sampleur (qui en théorie s'écrit Sampler parce que c'est anglais mais si je l'écris comme ça vous lirez « Samplé » comme le mot juste au dessus donc bon) c'est la machine avec les boutons carrés dessus (les pads). La majorités des sampleurs utilisés sont de la série MPC de la marque Akaï. Il il en a aussi beaucoup dans la série Maschine de la marque Native Instrument.
 


 

Schéma de rimes :

Alors le schéma. C'est là qu'on va caler la feinte dont j'ai parlé plus haut. En gros sur une mesure il y a deux snares, deux temps forts si vous voulez. L'occasion de faire deux rimes sur une seule mesure au lieu d'une seule ! Et pourquoi pas sur les temps plus faibles et en faire 4 par mesure si elles ne sont pas trop longues, yolo. Ainsi, sur seulement 4 mesures on peut monter jusqu'à 16 rimes. Bon, 8 c'est déjà pas mal hein. Un schéma de rimes c'est la façon dont vont s'enchainer les rimes. On a tous appris en cours la base des rimes plates/croisées/embrassées en poésie par exemple. En Rap on peut aller bien plus loin que ça. Faire des retours à la rime qui était là 4 mesures plus tôt est tout à fait audible. « Tenir » une rime tout un couplet en la mélangeant à peine à d'autres aussi. Ou bien même faire 3 ou 4 rimes différentes sur les 8 temps que nous laissent 4 mesures et les assembler n'importe comment. Fini les AA/BB, les A/B/A/B et les A/B/B/A. Place aux A/A/B/A/C/A/B/C par exemple. Lomepal, Caballero et certains membres du 5 Majeur sont des rappeurs qui manient très bien les schémas de rime par exemple. Bon, il commence à être très tard, je fatigue, je ne sais pas si j'ai été très clair. Si vous avez des questions il y a les commentaires ou alors mon Ask !
 




Showcase/Set/Open Mic/Balances et trucs de live :

Bon, pleins de trucs à savoir là. Un Showcase c'est un mini concert où tu fais quelques morceaux, souvent avant un DJ set par exemple. Tiens, un set parlons en. C'est le passage sur scène, tout simplement. Le nombre de morceaux, leur ordre, le temps imparti... c'est ton set. Et une fois que t'es sur scène, y a des enceintes vers le public évidemment mais d'autres vers le/les artistes : c'est les retours. Pour que tu t'entendes bien, c'est super important. Tout ceci se travaille avec l'ingé pendant les balances, où on règle les volumes de chaque micro, de chaque retour etc. C'est les tests de son dans la salle quoi.
Un Open Mic maintenant. C'est le fait d'avoir un micro dispo sur scène avec un DJ derrière et n'importe qui peut le prendre et kicker. Il y a aussi les Open Mic sauvages qui eux se déroulent à l'arrache dans la rue, sans préparation, sans listing et tout, véritable merdier. Je ne vais pas vous définir « concert », ça serait ridicule. De quoi je pourrai parler... euh... du pull up ? C'est quand on dit au DJ de retourner au début du morceau. Enfin voilà, si d'autres mots dans l'univers du live vous viennent à l'esprit, n'hésitez pas à m'en faire part, je les calerai ici.
 




Trap/Trill/Cloud/Boom Bap...etc :

Mon Dieu comment tout le monde s'emmêle les pinceaux là dedans. Comme je l'ai dit dans mon article sur la définition du Rap, on peut rapper n'importe quoi sur n'importe quelle musique. Dont la musique électronique et tous ses sous-genres. Et là, c'est le drame. Je ne vais pas vous mentir, j'y connais à peu près rien en musique électronique et je le regrette fortement. Beaucoup d'auditeurs de Rap doivent être dans le même cas (l'es-tu?). MAIS, s'il vous plait, je vous prierai de ne pas appeler « Trap » tout et n'importe quoi. Prenons « Paso Doble » de Espiiem, et tout les trucs dans l'ambiance de Space Ghost Purp... et bien mes amis c'est de la Trill, pas de la Trap. Egérie de Nekfeu, c'est de la Cloud, pas de la Trap. Enfin voilà, renseignez vous un peu sur tous ces genres complexes et ne « faites pas d'amalgames » si je puis m'exprimer ainsi. Si, comme pour moi, tout ceci reste quand même un peu confus pour vous... dites que c'est de l'éléctro j'crois que ça marche... encore que... non ptet pas en fait... j'en sais rien, c'est relou mdr. Y a que les boom bap qui sont faciles à identifier, c'est tous les beats des années 90 et ceux qui les imitent. Attention, parce qu'il y a aussi des instrus qui sont ni boom bap, ni trap ni rien... c'est juste... euh... des instrus... sans étiquette...hum... genre celles de Loko par exemple (et bim je place le coup de pub à un rappeur/beatmaker que j'aime bien). En tout cas si ça porte un nom, je ne le connais pas.
 




Underground/Commercial :

Pareil que pour l'égotrip/conscient...etc. C'est des catégories de merde. J'en parle aussi plus en détail dans mon article précédent. En gros, on va considérer comme underground tout ce qui est peu connu, ou pas assez. Ce qui se fait un peu dans l'ombre, en indé, en DIY. Le commercial, c'est de la pop en gros (le rapop comme j'aime à l'appeler). Ce qui est produit pour vendre et non pour la musique. Ici aussi, ne vous limitez pas à ces catégories de merde. Bien sur, il y a un entre deux. Plusieurs même. Presque tout est entre deux. Il n'y a pas de dualité. Merde. Quand même. Merde.
 




Wack :

Un Wack MC (on dit seulement wack en général, parce que la flemme aussi) c'est un nul. On peut être nul de pleins de façons différentes me direz vous. Et bien peu importe la façon dont on est nul on est un wack. Mais généralement on qualifiera de wacks les mecs pas dans les temps qui disent n'importe quoi sans flow et qui pensent que rapper c'est facile. Mais bon, ça peut désigner bien plus large que ça, retenez seulement que c'est les mecs rincés. Qui n'ont pas de personnalité, pas de plume, aucune technique, rien. Parfois on utilise le mot abusivement, comme une insulte.
 





VOILAAAAAA 
J'espère vous avoir appris des trucs, si d'autres mots vous viennent ou si vous voulez faire une remarque/précision, n'hésitez pas à me contacter ! A bientôt ! 

samedi 7 mars 2015

Définir le Rap.

Françaises, Français ; Belges, Belges ; mon Président-mon chien  ; monsieur l'avocat le plus bas d'Inter  ; mesdames et messieurs les Jurés ; public chéri, mon amour ! Bonjour, ma colère ! Salut, ma hargne ! Et mon courroux, coucou. (celui qui a la référence me mentionne sur Twitter on boit une bière parce que si tu l'as t'es quelqu'un de génial. @LecHadH5C tu connais les bails). 


La nouvelle définition du Larousse. A savoir qu'il y a quelques mois à peine leur définition était juste une bouse pleine de préjugés. Là c'est mieux déjà. Toujours nul, mais mieux. Et non, c'est pas "Rythme And Poetry" ou je sais pas quel autre anagramme de merde mdr.

Aujourd'hui la miff on s'attaque à un gros morceau. Un très gros morceau. Avant toute chose je tiens à rappeler que les propos tenus ici ne regardent que moi, je ne prétend pas détenir la sainte vérité, surtout là dessus. C'est le sujet qui a suscité le plus de débats autour de moi, donc autant dire que je l'ai taffé, c'est un peu mon quotidien, bienvenue dans le monde fabuleux du Rap (avec une majuscule, j'ai pris l'habitude de l'écrire comme ça, ça rend un peu plus noble un genre musical qui a reçu plusieurs litres de pipi sur la gueule).
Définir le Rap est une chose un peu impossible, on verra pourquoi. C'est pas pour rien que ça suscite toujours autant de débats entre amateurs "Nan c'est ça le Rap, oui mais si on dit que.... gnagnagnagna" c'est absolument terrible. Donc on va faire un peu de tri, casser les clichés et les trucs débiles qui sont un peu trop souvent racontés. Vous vous souvenez dans l'article sur l'Argumentation ? Pour casser une proposition universelle un contre exemple suffit, pour le reste va falloir des arguments valides. C'est parti mes kikis.

Comme d'habitude, je vous propose un plan pour vous repérer et sélectionner "l'information".

I/ Les clichés infâmes.

A/ Le rappeur en lui même
B/ Les thèmes abordés, ces "cases" casse couilles.
C/ La musicalité


II/ Rapide point historique pas chiant

A/ Les origines (parce qu'il y a beaucoup de conneries)
B/ En France
C/ Actuellement.
 

III/ Alors... une définition ?
 
A/ D'une approche générale.
B/ Sur des points précis.


IV/ Conclusion


Bon.. ça c'est fait. Le sujet est super large, je ne pourrai jamais aborder tout ce que j'aimerai aborder. Mais la synthèse est un exercice important. Ce plan vaut ce qu'il vaut. N'empêche que grâce à lui j'aurai une réponse et une définition en conclusion. Pour toute suggestion, réclamation, demande de détails, insultes, remarques, caresse de couilles, je vous invite sur mon Ask.
Commençons.


 I/ Les clichés infâmes.

A/ Sur le rappeur
 Le Rap est probablement le genre musical sur lequel il y a le plus de préjugés et autres amalgames. J'pense que maintenant, tout le monde a compris qu'il fallait pas faire d'amalgame. Les amalgames, c'est caca. Avant de s'attaquer aux clichés sur le Rap en lui même, on va d'abord se pencher sur ceux associés au rappeur. Vous savez cet être inculte élevé dans la rue par une famille de rottweiler. Dans le milieu du Rap lui même ça va insulter les MCs qui n'ont pas cette fameuse "street credibilité". Genre "fils de riches" devient une insulte et parce qu'on a pas grandi dans la hess on a pas le droit de faire du Rap. Faut pas véhiculer de telles conneries les gars (on verra que c'est de GROSSES conneries dans la deuxième partie).

Il y a de nombreux rappeurs, excellents, qui ont fait de belles études. On connait tous l'exemple de Youssoupha et son 18 au bac français (puis après il a été dans ma fac, flammes vertes sur vous), mais c'est loin d'être un cas isolé, je pourrai citer Ekoué et son master en Sciences Politiques ou Deen, major de sa promo à la fin de sa licence à la Sorbonne. De même, il y en a de très bons qui viennent de familles plutôt aisées (j'en profite pour faire un coup de pub au belge Roméo Elvis si vous connaissez pas, c'est super cool).


Cet immonde cliché s'alimente tout seul en plus. Beaucoup de personnes qui se lancent dans le Rap se sentent obligés de s'inventer une vie et c'est pas cool. Faut être soi-meme, surtout si tu prétends faire de l'"art". De même, les filles ou les gens de classes sociales supérieures n'osent pas toujours se lancer de peur d'avoir l'air ridicules. Eh oh, c'est de la musique, c'est pas fermé, lance toi et si t'es chaud tkt pas qu'on te sucera (ou on te dégustera la moule pour les dames). D'ailleurs, concernant les filles et le Rap... une fois de plus pour correspondre aux "codes" elles font presque toutes les bonhommes (en France du moins. Diams, Arkana, Ladea ou Pand'Or, vous m'accorderez que c'est pas ces meufs la qui vous font sentir à l'étroit dans vos caleçons). Aux Etats-Unis j'ai l'impression que c'est limite l'inverse genre elles se sentent obligées de faire les grosses putes. Sinon y a un juste milieu aussi... c'est bien d'être juste... euh.... une fille ?

Les rappeurs sont tellement mal vus qu'on a presque honte de s'affirmer en tant que tel. C'est chaud quand même. Genre un mec qui dit "ouais j'suis dans un groupe de rock on a repris Wonderwall dans un café à Stalingrad"tout le monde fais "waaa trop cool ! Je passerai te voir !". Mais quand t’arrive en disant "Perso je fais du rap, j'écris mes textes et j'essaie de poser des flow originaux mais j'galère un peu à faire des concerts" les deux réactions les plus fréquentes sont "Ah... euh ok.. *malaise*" et "MDRRR tu fais du rap ? Bah rap ! Vas y rap bouffon, amuse nous".... voilà voilà. 

Si vous voyez d'autres clichés fréquents auxquels j'ai pas pensé, je me ferai une joie de les transmettre et de les analyser alors balancez vos suggestions. Voilà, je pose ça là mais sachez qu'une fois de plus c'est valable pour chaque paragraphe de cet article.


B/ Les Cases casse couilles.

Dans le milieu du Rap lui même on cherche toujours à ranger tout tout le temps. On a tous entendu "Rap Conscient', "Rap Hardcore" ou même le plus récent et plus à la mode "Rap Alternatif". On range toujours le Rap dans la case "musique urbaine" etc etc. Parfois on invente un peu, genre si je dis "Rap babtou fragile love piano" j'pense que certains verront de quoi je parle.

Mais j'trouve ça con... j'ai cherché hein, mais j'ai pas trouvé de critères précis pour chacune de ces belles cases. Donc ça veut dire que c'est un peu comme on le sent quoi. Pourquoi s'acharner à vouloir tout réduire tout le temps ? Si un artiste fait un album avec un son sur du piano ou il parle avec tendresse de son ex qui lui léchait les boules, un son sur de la grosse trap ou il dit qu'il nique nos pauvres grands mères qui ont rien demandé à personne et un son boom bap "à l'ancienne" où il dénonce les dérives de la société de consommation.... il est dans quelle case ? Puis c'est bien beau mais il y a maintenant une telle diversité dans le Rap que c'est impossible de tout ranger. Non, le Rap n'est pas forcément "Urbain" par exemple (coucou les médias bande de sales putes vecteurs de clichés jvou pisse sur vou). Pour garder mon parallèle avec le rock, j'pense que c'est un peu pareil. Les artistes doivent réinventer les genres et casser les cases, arrêtez de tout réduire c'est chiant.Donc même les cases "rapcore", "jazz rap", ou même "rap poétique"... je rejette tout.

Et le "rap alternatif" en opposition au "rap commercial" la connerie que c'est ça encore... On l'a déjà dit et répété "commercial" ça veut rien dire, dès qu'on vend un truc il est commercial. Ce que les gens définissent comme commercial c'est tout simplement de la pop ou du "rap pop" si vous voulez. Tiens voilà, j'vais inventer un terme pour remplacer "commercial" : le rapop. Ou le poprap... nan ça fait nom de mycose un peu. Bref, la pop c'est cette musique pas du tout créée pour l'amour de l'art mais construite de toutes pièces avec des codes bien spécifiques par une équipe de gens qui réfléchissent pour que ça plaise au plus grand nombre (ce qui me fait pensr que le Rap a cette particularité d'avoir un systématiquement un auteur/interprète qui "compose" son flow. Suffisamment rare pour être souligné, c'est souvent appelé "musique DIY par excellence") . Oui c'est de la merde mais que voulez vous, ça rapporte. Le poprap c'est le truc qui sera le plus présent dans les médias, dans les grosses sales etc mais c'est pas le courant majoritaire, loin de là. C'est pour ça que le terme "alternatif" qui au final, désigne un peu tout le reste (mis à part les pauvres gangsta rappeurs qui collent aux clichés, mais eux aussi j'leur pisse dessus), n'a plus aucun sens. Comme tout le truc "rap underground" de mes couilles là. Toujours aucun critère, mis à part peut être qu'il faut que ça soit pas trop connu (genre Hugo TSR il est underground ou pas ?). Enfin bref, je pourrai faire tout un article rien que sur ça, j'veux pas m’appesantir dessus. Et ne parlons pas des pages facebook et comptes twitter genre "le vrai rap" parce que j'ai déjà un regard bien zehef.

Au final, tu dis que tu fais du Rap, tu fais du Rap. Point. Quel genre, quel style de Rap ? Bah j'sais pas, nique ta mère, écoutes et tu te fera ton avis, bastah. A la rigueur, le mieux pour définir un rappeur serait de le comparer à une dizaines d'autres et on ferai un croisement et moijqaomivhnaeugbemihjeb. Mais bon, même comme ça y a des cas chauds à décrire.


C/ La musicalité.

Que vous le vouliez ou non, le Rap c'est de la musique. C'est pas du bruit, c'est pas des gens qui parlent. C'est de la musique avec des gens qui rappent. Et ils rappent aussi bien sur de la Soul que sur du Rock, du Jazz, de la musique électronique ou n'importe quoi. C'est le genre qui se mélange le mieux, mais vraiment. Un rappeur peut collaborer avec n'importe qui.
Donc encore un gros cliché. On va y aller point par point, comme j'aime faire.

Premièrement, les instruments. On reproche au Rap son manque d'instruments organiques (certains diront même que du Rap avec des instruments organiques ça n'existe pas... je pouffe). Bien sur qu'il y a des instruments organiques, dans plusieurs groupes, je peux citer les excellents "The Hop" à l'époque ou le rappeur Espiiem en faisait partie c'était le feu avec la trompette et tout, tagada tsoin tsoin. Y avait pas un rappeur dans Linkin Park même ? Enfin bref, des groupes de rap avec des instruments organiques, y en a pleins (les instruments organiques c'est par opposition aux instruments électriques les loulous). M'enfin c'est pas parce qu'il n'y a pas forcément un ptit solo de flûte à bec que c'est pas de la musique. J'pense même que bien manier un logiciel de son et les machines qui vont autour et/ou bien maitriser une instru même quand il s'agit de samples est plus complexe qu'apprendre un instrument (je le sais pour avoir essayé en vain l'un et réussi sans trop de difficulté l'autre avec piano et guitare). Bref, en aucun cas le manque d'instruments organiques nuit au Rap, au contraire même. Cela permet plus de choses, plus de jeu de scène, plus de jeu avec le son et les prouesses d'un bon DJ sont tout aussi impressionnantes que celle d'un bon guitariste croyez moi.


Ensuite le point épineux, et là on rentre frontalement dans notre problématique de la définition du rap. Le chant. La voix en  général, en quoi des paroles rappées sont plus désagréables à écouter que ces mêmes paroles chantées ? Va falloir être technique pour vous démontrer que là aussi c'est un joli préjugé. Souvent j'ai entendu "ouais je comprend pas ce que racontent les rappeurs, c'est trop rapide". Faux. Parfois il y a même moins de paroles dans 16 mesures de rap que de "chant classique" dirons nous. Le flow, le rythme en gros, ça peut être 2, 3 mots pour toute une mesure ! Le Rap offre cette flexibilité infinie des mots. Un seul mot peut tenir une voir deux mesures complètes ou bien il peut y avoir un jeu de ce qu'on appelle le "fast flow" qui va consister à débiter le plus de syllabes possibles en une seconde. Un rythme plus varié, donc plus riche, pas forcément plus rapide donc. Alors niquez vos races un ptit coup la famille svp. Quant à la mélodie... aaah ça mérite un nouveau paragraphe ça.

Les rappeurs, assez souvent, savent aussi très bien chanter. Je peux reprendre l'exemple d'Espiiem cité plus haut mais aussi, bien sur, de Nemir ou dans les beeeeeaaaaauuucoup plus connus, Maitre Gims. Comme je l'ai dit plus haut, le Rap c'est de la musique, le but c'est en bonne partie de produire quelque chose d'agréable à l'oreille. Les flows sont mélodieux, harmoniques même si ce n'est pas aussi clair que dans le chant où les notes sont vraiment maintenues et moins spontanées. Les jeux de rimes et de flow du Rap accentuent cet aspect mélodieux. On distingue aisément quelqu'un qui rappe de quelqu'un qui parle non ? (Et encore même quand on parle on émet des notes mdr). Et n'oublions pas que le Rap est un genre qui se redéfini en permanence et qui n'a de cesse de casser ses propres codes. C'est le genre qui se mélange le mieux aux autres styles de musique. On retrouve assez souvent un couplet de Rap sur de la musique classique, comme électronique mais aussi en association avec du reggae, du jazz, de la soul, du rnb évidemment et j'en passe.



II/ Rapide point historique pas chiant

A/ Les origines.


Bon, soyons clairs déjà. Quand je dit "les origines" je parle des débuts. Pas de ce qu'il y avait avant. Donc je ne parlerai pas du spoken word ou de la funk ou quoi, mais si vous voulez vous renseigner sur ces courants particuliers je suis sur que Google vous aidera. Parce qu'en fait on retrouve du Rap bien avant les années 70/80 (ou même 1920 si on part du spoken word). Y en a même qui disent que ça vient des troubadours du moyen-âge en occident et de je sais plus quelle merde au Brésil. Enfin on s'en cogne, si on recherche ce qui ressemble à du Rap sans en être parce que le mot était pas inventé je pense qu'on peut remonter à la genèse du chant. J'suis sur que les hommes des cavernes tapaient des cyphers autour du feu (un cypher, jeune néophyte, c'est ce délire de "cercle" où les MC rappent en freestyle les uns après les autres. Et un freestyle c'est pas une impro, le prochain qui dit ça j'vais l'enculer. Tiens, j'devrai faire un article sur quelques termes dans l'univers du Rap j'suis sur que ça aiderait plein de gens. Ouais, je vais faire ça en balle, une semaine après la publication de ça si Dieu le veut). 

Alors oui, les débuts disions nous. Alors le Rap vraiment en tant que Rap, définit comme tel, décrit comme tel né en 1974 avec DJ Kool Herc. Il se place dans le cadre du Hip Hop, un mouvement qui réunit graffiti (à ne pas confondre avec tag), break dance, deejaying (beat box compris) et Rap. A la toute base c'était les MCs (aujourd'hui ça désigne les rappeurs de manière générale mais à la base ça veut dire "maître de cérémonie", c'était des mecs payés pour mettre l'ambiance en soirée) qui faisaient trois rimes à la con pour mettre l'ambiance pendant que Kool Herc changeait son vinyle (mais vraiment à la con hein, genre LES MAIIINS EN L'AAAAAIR, ET POUR BERNARD CE SOIR, JOYEUX ANNIVERSAIIIIIIIRE). Voilà comment ça nait. On a appelé cette pratique du Rap. Sinon, le mec qui a inventé le terme "flow" c'est Rakim, dans les années 80.

Tout le monde est à peu près d'accord pour dire que le son "Rappers Delight" du Sugarhill Gang est le premier son de Rap en tant que musique, avec des mecs qui s'appellent rappeurs et tout. Classique parmi les classiques, écoutez sur youtube, vous connaissez forcément. C'était en 1979 ça, 45 tours ma gueule. Là c'était très influencé de la funk, surtout pour faire bouger les gens en soirée. Donc écoutez pas les merdeux qui disent que le Rap à la base ça vient de la tess, parce qu'à la base c'est fait pour enflammer le dancefloor. De même pour ceux qui disent qu'à la base c'est un truc de noirs. Certes, il y a eu un moment où c'était très influencé par la culture afro-américaine avec beaucoup de rappeurs noirs engagés contre le racisme aux États-Unis et tout. Mais le Rap à ses débuts était aussi noir que blanc, un bon exemple peut être les Beastie Boys dans les années 80. Attendez j'vous met une photo parcequ'ils ont une vraie dégaine putain. 


Mdr nan mais regardez moi ça, on dirait des fans de Matt Pokora.

Le premier rap engagé, politisé (très à gauche voir extrême gauche, comme 95% des chansons politisés, parce qu'on est des artistes voyez vous, vive Trio, sauvons les arbres et libérez Lacrim) arrive dans les années 1980, avec Public Ennemy par exemple. J'crois que c'est Grandmaster Flash le premier à faire du rap conscient. Et là c'est effectivement devenu une musique surtout populaire et pratiquée par des noirs américains. Et ce qui est marrant à observer c'est que le public de Rap c'était pas les mecs dans la merde. C'était principalement un public blanc, plutôt friqué qui s'encanaillait un peu. P. Diddy l'avait bien compris, il a mélangé le Rap avec des thèmes plus passe partout, des chants doux et en vogue et ça a cartonné. C'est en partie grâce à lui que le Rap s'est réouvert et est devenu un genre si éclectique aujourd'hui.

Bon, pour la suite j'vais pas parler des guerre East Coast VS West Coast (Biggy VS Tupac en gros NY VS LA). Je vais pas m'attarder non plus sur la division entre les rappeurs "gentils" VS "les rebelles" (pourtant réelle dans la société et intéressante mais c'est pas le propos). Enfin, je vais ignorer en toute conscience les clashs et ce qui s'est développé autour. C'est chiant et de l'ordre du détail. On passe à la France.



B/ En France.


Alors ça c'est très vite et très bien exporté comme musique. Dès les années 80 avec DJ Dee Nasty en France (on remarquera qu'à l'époque le rappeur était plutôt en retrait par rapport aux DJs qui faisaient les instrus. Genre le fameux The Message de Grandmaster Flash c'est Melle Mel qui rappe mais c'est pas à son nom. Voilà, j'voulais juste dire ça). Par exemple. Et très vite on est devenu la deuxième terre du Hip Hop juste après les Etats-Unis et on l'est encore, fuck yeah. Au tout début des années 80 c'était diffusé que sur des radios pirates tah Good Morning England (les débuts de Radio Nova... eeeh ouais). On diffusait du Rap US. Toujours début des années 80 y avait des sessions open mic au Bataclan ou à la Chapelle avec déjà des ptits mecs qui rappaient dans leur coin mais tout le monde s'en battait bien les couilles.

Mais au début des années 90 (youhou le fameux "âge d'or" que moi je réfute parce que c'est n'importe quoi, ça venait à peine de commencer et donc c'était pas un genre mure et ça l'est toujours pas alors... bon bref, nique eux) on a commencé à avoir des vrais rappeurs français qui allaient enregistrer et tout. Et là où la France a été très chaude, c'est que les producteurs ont tout de suite vu le potentiel de ce nouveau genre. Et en fait, les premiers rappeurs se sont vite fait signés et sont vite devenus des stars et nos soit disant classiques aujourd'hui. Je parle bien sur des NTM, IAM et toutes ces conneries qui ont sucé les cainrys en voulant faire une division Nord/Sud, Paris/Marseille mdr. Ah oui, parce que je crachouille aussi un peu sur les classiques, je pense pas me faire beaucoup d'amis avec cet article. En tout cas voilà, ça a tout de suite été signé, et ça a tout de suite bien marché, pas pour un public de niche mais à grande échelle, c'est ce qu'il faut retenir. Pas pour la street mais surtout pour la classe moyenne. Le schéma inverse des Etats-Unis en fait. Eux c'était un truc indépendant, populaire que les médias ont saisi pour en faire un boom et nous c'est d'abord les médias avant que la rue se l'approprie. Pour vous dire l'avance des médias, TF1 diffusait l'émission H.I.P H.O.P en 1984 ! Bon, ils pensaient que c'était juste un petit phénomène de mode mais ils on eu du flair quand même.

En France on a toujours eu une belle diversité dans le Rap et ça c'est cool. En 1990 gros carton de Qui Sème le Vent Récolte le Tempo, album mythique de.... de ???? Si t'as pas répondu t'es une galère poto. C'était MC Solaar et son rap un peu poétique, qui a grandement contribué à la popularisation en France. Il cassait du cliché et c'est pour ça que je l'aime bien. Et on avait aussi du rap méga engagé comme le groupe de Rockin Squat qui est.... qui est ???? Assassin, bien évidemment. Mais aussi diversifié musicalement genre le très grand Première Consultation de.... non c'est chiant ce jeu en fait. De Doc Gynéco. Voilà, j'vais pas faire tous les groupes et collectifs à l'ancienne, vous connaissez hein. Allez, parce que ça fait plaiz, quelques noms en vrac : Time Bomb, Secteur A, Minister Amer, La Caution, ATK....euh.... La FF à Marseille aussi... voilà, c'est bon ça m'a saoulé.

Donc voilà pour la naissance en France. Les années 2000 je les prend un peu comme une étape d'évolution après la naissance pour aboutir au truc actuel. Auquel on va passer tout de suite.



C/ Et maintenant ?


Alors là je vais malheureusement me concentrer sur la France. Vous savez maintenant que je déteste parler de trucs que je maitrise pas trop et le Rap US bah... je suis un peu beaucoup rincé. Cependant, je suis sur qu'il se passe exactement la même choses aux USA mais en encore plus avancé.

Maintenant c'est absolument fabuleux on cherche à repousser les codes et à redéfinir le genre en permanence. Certains font des trucs un peu "à l'ancienne" mais avec des techniques, d'écriture et de flow bien plus récentes (oui je pense à l'Entourage mais pas que). Y a vraiment tout type d'instrus, tout type de groupes des plus expérimentaux et ultra modernes aux plus old school. On parle de tout. Bien sur, il y a encore beaucoup d'égotrip et aussi beaucoup de gansta rap et de rap conscient. Mais vraiment, ça s'est méga diversifié. Même sur le public, il y a des directioners  fan de Rap en parallèle, si si, ça existe. Sur les acteurs aussi, grâce notamment à Orelsan en France mais aussi à la réussite d'1995, moins de gens ont honte de se lancer (bon, ça fait souvent mal aux oreilles mais les amateurs dans leur tess faisaient mal aux oreilles aussi). Aller, un petit chiffre parce que c'est cool. Le Rap c'est maintenant 40% des jeunes qui disent en écouter régulièrement d'après l'INSEE.

Enfin bref, on parle de tout, sur tout sorte de musique, avec tout le monde et ça c'est génial. C'est presque fou de se dire que Joke (dansant, électronique, parfois un peu chanté mais souvent fast et énergique, très égotrip), Fuzati (poétique, instrus assez 90's issues souvent de la musique classique, flow lancinant) et Gradur (hardcore, la rue, mes pauvres oreilles, calme toi monsieur) sont dans le même rayon à la Fnac.

En fait j'ai l'impression que tous les genres subissent un peu la même évolution. Je vais parler du Rock parce que ça vous parlera plus mais j'ai discuté avec une vieille dame à la fac qui me disait que pour le Blues c'était pareil. En fait ça commence un peu comme une musique de niche, écoutée par les jeunes avec les parents qui gueulent. Le côté voyou et marginal s'en empare (les "loubars" pour le rock avec leurs motos et manteaux de cuir), il y a plein de clichés qui se forment et les adultes ont peur. Puis la musique évolue, se diversifie et casse ses codes. Les médias s'en emparent, et es producteurs font des sous (Elvis). Et enfin, les enfants qui écoutaient ça au tout début sont maintenant devenu adultes et ça devient une musique "normale". Du coup faut encore une vingtaine d'années au Rap pour accéder enfin à ce rang.

Je me demande vraiment où on sera dans 10/20 ans j'ai une impression chelou. Un mélange entre "c'est dingue, tout a déjà été fait, comment on peut aller encore plus loin ?" et "c'est un genre jeune on creuse des nouvelles pistes tous les jours et il nous reste beaucoup à découvrir". Voilà, c'est tout pour cette troisième partie qui fait un peu office de bilan/constat. 




III/ Du coup, pour la définition...


A/ Ouais mais c'est chiant aussi.


Une définition générale va être très difficile à donner. Et franchement, je pense qu'une phrase qui commence par "le Rap c'est..." ou pire "le vrai Rap c'est..." on peu être à peu près certain que ça sera de la merde. 

Alors pourquoi ? Bah on l'a dit dans la musicalité et dans le point sur le Rap actuellement. C'est beaucoup trop large. Et ça peut un peu tout englober. Mon ami Eden Dillinger a un peu trouvé une solution à ce truc en disant "Au final tu fais du Rap si tu dis que t'en fais. Si Brassens  ou Renaud avaient dit que c'était du Rap, bah ça aurait été du Rap. Si demain Fauve se revendiquent rappeurs, je les contredirai pas." Et c'est bien trouvé je trouve. Moi je dis juste "c'est une façon de chanter particulière qu'on peut croiser à d'autres" mais azy c'est pété.

C'est super compliqué à définir pour une deuxième raison dont j'ai aussi beaucoup parlé précédemment. Le Rap est très comparable à la poésie (qui est ptet encore plus impossible à définir) car dans son évolution, il va repousser ses propres limites en permanence. En fait, on pourrait même le définir par sa non définition. Le but d'un bon rappeur va être de faire du Rap en allant encore plus loin que la définition mais ça reste du Rap. Je sais pas si c'est bien clair ce que je raconte là. Vous savez c'est ce truc dont j'arrête pas de parler de "casser les codes". Genre dès qu'on a des codes, des cases ou des trucs comme ça, un peu définis, les rappeurs prennent un malin plaisir à aller encore plus loin et à tout démolir. Ou pire : à tout croiser, tout mélanger. Genre quand on a cru que la trap c'était pour ambiancer, forcément y a eu des mecs qui ont commencé à faire de la trap chill. Donc au final on a peut être une autre définition ici, ou du moins un point clef dans la définition du Rap en disant "Le Rap est un genre musical qui renouvelle sa définition et casse ses codes pour perdurer". 

Car c'est ça le but. Tout comme la poésie, on a souvent déclarer la mort du Rap... avant que des mecs viennent le révolutionner. Et le genre perdure. Et il marche toujours aussi bien, si ce n'est mieux car plus il est évolue plus il est susceptible de plaire à beaucoup de monde. Et je suis intimement persuadé... mieux... je suis certain à 100% que N'IMPORTE QUELLE PERSONNE SUR TERRE peut trouver au moins un artiste de Rap qu'il va adorer. D'ailleurs, quelqu'un qui déteste Booba (qui, il faut l'avouer, colle aux clichés. Mais il joue avec.) change souvent d'avis après une écoute de Pitbull par exemple. De même quelqu'un qui dit que c'est un truc d'analphabètes (Zemmour ta mère est une pute plus que jamais), faites écouter un bon Scyla ou Lucio Bukowski, testé et approuvé, ça a son petit effet. Il y a des sons tellement différents c'est strictement impossible de tout rejeter en bloc. Tout comme il est impossible d'adhérer à tout ce qui se fait dans le genre. Moi même pourtant "fan de Rap" je suis loin de tout aimer. Très loin.


B/ Ce qu'on retrouvera toujours.


Bon, tentons une autre approche, moins généraliste. Une définition c'est trouver les caractères essentiels de quelque chose. Ce qui fait que c'est ça et rien d'autre, des points précis. Par exemple, que le Rap fait partie du mouvement Hip Hop, voilà c'est un fait. C'est ce à quoi servait la partie historique, donner des faits qui permettront de construire la définition en conclusion.

Mais cette approche est peut être encore plus chaude que la première. Les instrus sont de tous les types, de tous les genres musicaux existants. Parfois même, il n'y en a pas, et on rappe a capella. Donc pas les instrus. Alors quoi ? Les thèmes ? Non plus, on l'a vu, on peut parler de tout et les cases ça tue le Rap et sa définition. En revanche on peut s'attarder sur une musicalité particulière et des techniques d'écriture. Certes, tous les rappeurs ne correspondront pas. Mais cela reste des points précis et spécifiques au Rap en particulier.

Pour la musicalité. Alors la musique c'est fait de temps forts et de temps faible, c'est de la mélodie et du rythme. Enfin, on est pas là pour définir la musique en général, on a déjà assez de taf avec le Rap. Mais ce qui est sur, c'est pour que ça soit audible, le flow doit s'accentuer sur les temps forts. Sinon, c'est moche. Il faut un débit particulier, rythmé (attention, rythmé ne veut pas dire rythmé rapidement), sinon bah... ça serait parler... ça serait du slam. Et que ça soit avec ou sans beat (boom tchak) on surf sur les temps forts avec un débit rythmé correspondant à des mesures. Exemple, sans beat. 



Concernant l'écriture maintenant. C'est compliqué une fois de plus. La multisyllabique par exemple n'est pas spécifique au Rap, elle peut très bien s'appliqué à d'autres genre musicaux et je suis sur que d'autres artistes le font. Ah bah tien, le truc de la Reine des Neiges, "Let it Go" les paroles en anglais c'est "Let it Go, Let it Go, Can't hold it back anymore" je crois. C'est donc une multisyllabique mais c'est pas du Rap (évidemment, les rappeurs ne font pas tous des multisyllabiques hein. J'expliquerai bien ce que c'est dans mon article de la semaine pro). N'empêche que, de façon générale, les jeux de mots et les jeux de rimes complexes se retrouvent beaucoup dans le Rap. C'est pas un point qui permet de le définir, mais ça serait une erreur de ma part de pas en parler. La punchline et les schémas de rimes prennent une place importante. De plus en plus. Après, pour la structure de la plupart des couplets en 16 mesures je crois pas que ça soit spécifique au Rap. Perso dans l'écriture, c'est un peu tout ce qui me vient en tête au moment où j'écris ces lignes. Parce que merde, on dit souvent que c'est de la poésie moderne et que le texte c'est ce qu'il y a de plus important dans le Rap. Je ne suis pas vraiment d'accord mais bon, là n'est pas la question.

En conclusion de cette partie sur les points précis on a donc... une définition toujours floue. Mais croisée avec ce qu'on avait dans la partie A, on peut avoir un truc pas mal. Concluons.



 IV/ Conclusion



Le Rap est un genre musical jeune, né aux États-Unis dans les années 70/80. Rapidement exporté, il est un genre majeur aujourd'hui. Le Rap est difficile à subdiviser, malgré les nombreux clichés associés aux rappeurs (qui sont d'ailleurs systématiquement auteurs/"compositeurs"/interprètes), aux divers "genres de Rap" ou à la musicalité elle même. Souvent associé à la poésie, comme elle, il n'a de cesse de renouveler sa définition et casser ses propres codes. Il s'agit d'une façon de chanter particulière, la plupart du temps sur les temps forts, rythmé sur des mesures. On retrouve souvent des jeux de mots, des "punchlines" et jeux de rimes complexes. Dès que l'on affirme faire du Rap, on fait du Rap.

Voilà, après tout ce qu'on a raconté, on a cette définition. C'est pas mal non ? Donnez moi votre avis les gens, parce que c'est aussi ça le Rap : des débats incessants pour le définir. J'vous laisse avec le saint freestyle de Kacem Wapalek et sa célèbre intro.




PS : Continuez à dire "J'aime pas le Rap MAIS..." vous allez finir fouettés par votre intestin grêle et faudra pas dire que j'ai pas prévenu.