Salutations !
Bon, cet article est pret depuis longtemps mais avec la promo de notre clip, les cours et tout j'ai pas eu le temps de le finaliser et le poster, désolé du léger retard, sachez que le suivant est déjà presque terminé. En tout cas, celui-ci sera long et surtout, précieux et instructif comme j'aime.
Alors, vous l'avez vu dans le titre, cet article sera un lexique du Rap. Il vient compléter l'article précédent qui tentait de définir ce qu'est le Rap. Tout d'abord, sachez que je ne vous prend pas pour des cons. Je vais expliquer beaucoup de termes et concepts, souvent pas encore rentrés dans le dictionnaire. Et je ne parlerai pas des trucs que tout le monde connaît, absolument évidents (genre le mot battle ou ce qu'est une instru quoi). Non, je ne parlerai que de mots soit peu connus (comme skit ou 3,5) soit MAL connus. Et c'est là tout l’intérêt de cet article. Parfois, vous connaissez un mot et la définition est un peu, voir beaucoup, floue (multisyllabique par exemple). Parfois vous CROYEZ connaître le définition d'un mot alors qu'en fait pas du tout (mixtape par exemple). On va remettre les choses au clair pour tout le monde.
Enfin bref, je suis sur et certain de vous apprendre plusieurs définitions (y en a une centaine je pense), même à ceux qui s'y connaissent un peu, voir qui font du Rap. Attention, je n'ai pas la science infuse et je n'ai parlé que de ce que je connais et de ce que j'ai trouvé dans mes recherches. Si des précisions ou d'autres mots vous viennent en tête, n'hésitez pas à m'en faire part.
Les mots sont classés par ordre alphabétique. Nous traiterons ensemble tous les concept qu'on m'a déjà demandé d'expliquer, les voici : (pour vous permettre de sélectionner l'info, comme d'hab, je vous présente toutes les parties pendant cette intro. Mais pour une fois, je vous encourage vivement à tout lire, vous pourriez être surpris par certaines définitions ou encore en savoir un peu plus sur quelque chose que vous maîtrisez)
16 ; 3,5/looms...etc ; Beatmaker/DJ ; BPM ; Carte son/Moniteurs/Préampli/Anto-pop...etc ; Choke ; Clip/Street ; Collectif/Crew/Groupe/Posse ; Cypher ; Digger ; Ecriture brodée/automatique/chewing-gum ; Egotrip/Conscient/Storytelling...etc ; Emceeing (ou MCing) ; EP/LP/Mixtape/Album...etc ; Face A/Face B ; Flow(s)/Roulements/Placements...etc ; Freestyle ; Hip-Hop ; Jeu (ou game) ; Kick/Snare/Hi Hat/Charley... etc ; Kickeur/MC/Rappeur ; Label/Major/DA/Producteur...etc ; Mix/Mastering/Drop/Lead... etc ; Multisyllabique ; Old School/New School/New old school ; Plume ; Présence/Charisme/Ambiance ; Punchline/Name Dropping/Feinte... etc ; Sample/Skit/Loop/Bass Line ; Sampleur/MPC/Maschine ; Schéma de rimes ; Showcase/Set/Open Mic/Balances et trucs de live ; Trap/Trill/Cloud/Boom Bap...etc ; Underground/commercial ; Wack.
Commençons.
16 :
Un
16 c'est un couplet. Tout simplement. Pourquoi on appelle ça un 16 ?
Parce qu'un couplet (dans le Rap du moins, je sais pas trop pour le
reste mais j'imagine que c'est la même chose puisqu'ils durent le
même temps c'est à dire un peu plus de 40 secondes) dure la plupart
du temps 16 mesures (ou
barre/meuz...).
C'est donc la taille standard d'un couplet mais il y a
évidemment des 8/12/20etc etc (des multiples de 4). Et Bim j'en
profite pour expliquer ce qu'est une mesure. Une mesure c'est une
notion de solfège en vrai, parce que le rap c'est de la musique, je
le rappelle (d'ailleurs c'est pour ça qu'on appelle une mesure « une
barre ». En solfège, le signe pour marquer la fin d'une mesure
et le début de la suivante est... une barre, bravo tu suis). Voilà,
nique les détails techniques genre expliquer les temps (être dans
les temps... alala dommage que ça soit pas un terme lexical parce
que ça a besoin d'être expliqué quand même ça aussi), je vais
aller au plus simple. Une mesure ça correspond au temps de deux
« tchak » sur l'instru (un tchak ça s'appelle un snare,
j'explique plus bas). Une mesure c'est le temps d'une ligne, une
« line », une « phase ». T'as compris. Et y
en a 16 dans un couplet de base. Nombre sympa puisque multiple de 4,
les instrus étant souvent découpées en 4 ou 8 mesures. Du coup
pour me faciliter la tache et que le texte passe mieux, perso j'écris
en quatrains.
3,5
et autres looms :
Ce
sont des jeux d'impros. Certains sont assez répandus comme le 3,5 ou
le looms. Mais les groupes aiment bien en inventer aussi. En tout cas
nous on aime bien. Le 3,5 consite à rapper en impro sur trois
mesures et demi et le MC d'après doit terminer la mesure en
rebondissant sur une rime et puis en refaire 3,5 (parfois on a la
flemme ou on compte mal les mesures et ça fini en 4/4, j'avoue. Le
4/4 c'est 4 mesures d'impro chacun son tour). Le looms c'est rapper
en impro en groupe, dès qu'un mec a une bonne rime pour rebondir il
coupe la parole, c'est cool car ça peut être infini si on est
chauds. Enfin après, c'est nous qui appelons ça un looms, si ça se
trouve c'est pas comme ça qu'il faut dire mais comme on dit chez
nous « nique sa mère ».
Beatmaker/DJ :
C'est
pas la même chose. Déjà. Une seule personne peut être les deux,
c'était surtout le cas à la genèse du Rap. C'est ce qui a créé
la confusion. Un DJ Hip-Hop en général est chaud en scratchs
mais même pas forcément. C'est lui qui va accompagner les rappeurs
sur scène pour passer les instrus, faire les cuts etc. Le rôle d'un
DJ c'est de faire des mixs, par définition. Enfin voilà,
globalement tout le monde sait ce qu'est un DJ. Moi je suis pas
expert, je connais pas du tout leurs skills, n'hésitez pas à m'en
apprendre plus. Le beatmaker lui ne fait pas de live. Enfin,
ça existe mais c'est plus souvent des performances vidéo que des
vrais lives. Fin voià, c'est peu développé encore. Le beatmaker
c'est celui qui va faire les instrus. Compo/Sample et mélange des
deux, c'est celui qui façonne les instrus pour les rappeurs. Si on
est connu, on peut en vivre très bien. Certaines instrus sont
distribuées gratuitement entre potos beatmakers et MC mais d'autres
valent des centaines voir des milliers d'euros l'unité.
Dernier
point qui sépare le DJ du beatmaker : le matos. Un beatmaker
travaille généralement sur un sampleur, avec un clavier et une
carte son quand le DJ aura une table de mixage et des platines.
BPM :
Battement
Par Minute. C'est le nombre de « boom tchak » sur une
minute pour faire simple. En fait c'est juste la vitesse de la prod
(prod = instru hein. Je vais pas expliquer instrumental non plus,
faut pas déconner) et donc du son. En gros, 60/70 BPM c'est lent et
souvent utilisé pour ce que tout le monde appelle « la trap »
(ça par contre je l'explique plus bas), 80/90 c'est ce qui se fait
généralement, puis 100 et plus c'est rapide pour ne pas dire très
rapide. Attention cependant, ce qui fait qu'on va rapper vite sur du
60 BPM c'est parce que si on veut pas que ça ai l'air assez mou on
doit doubler les mesures. C'est à dire faire une mesure entière
« traditionnelle » sur une demi mesure, donc c'est comme
si on rappait sur du 120 BPM en quelque sorte (oui les rappeurs, je
sais, c'est pas tout à fait ça mais j'essaie d'expliquer simplement
faites pas chié). A l'inverse, sur du très rapide, on divise
généralement par 2.
Carte
son/Moniteurs/Préampli/Anti-pop... etc :
En voilà des mots bien barbares, bien techniques. Et
pourtant ils ne doivent pas vous être totalement inconnus. Alors,
qu'est ce que c'est que tout ça ? Je vais tenter de vous
l'expliquer. Quand on enregistre on a besoin, bien sur, d'un micro
(un mic pour nos amis du Bronx, on vous oublie jamais dans cet
article, promis), posé sur son pied. Sauf que le micro doit être un
peu isolé, souvent par de la mousse acoustique (cette mousse
grise ondulée là... c'est fait pour absorber les ondes sonores qui
rebondissent, ces putes) placée dans une cabine ou, à minima, dans
une sorte de panneau autour du micro dont le nom m'échappe. De plus,
il y a toujours un filtre anti-pop devant le micro. Mais si
vous voyez ce que c'est, ce truc noir et rond là. L'antipop c'est ce
qui va servir à filtrer le souffle, les « pop » quoi...
(et les postillons au passage, ce qui fait qu'un anti-pop, par
définition, ça pue. Mais vraiment. Très fort.) Vous voyez le bruit
dégueulasse d'une vidéo tournée avec votre téléphone alors qu'il
y a du vent ? Et bien avec un micro 1000 fois plus sensible,
c'est la fin du monde. L'anti-pop est donc obligatoire. Ensuite, le
micro est souvent branché à un préamplificateur (préampli
pour les intimes) qui va donner une chaleur particulière à la
voix, c'est un premier filtre. Selon les préamplis et selon les
micros, la voix ne sonnera pas pareil du tout. Le tout passe par la
carte son. C'est l'élément central. Celui par lequel tous
les sons de l'ordi comme du préamplificateur passent, c'est qui va
tout gérer. Enfin, il y a l'ordi avec plusieurs logiciels de
prédilections pour l'enregistrement (généralement c'est sur
Pro-Tools sur PC ou Logic Pro pour les macs). Le tout
sort par des enceintes qu'on appelle moniteurs. Sachez que si
un seul des éléments de la chaine est merdique, c'est tout le son
qui sera merdique, il ne faut rien négliger. Voilà.
Choke :
C'est
oublier son texte, buter sur une phase. Tout simplement. On peut en
faire un verbe aussi. Celui là je l'ai mis parce que les gens ont du
mal avec l'orthographe. Voilà.
Clip/Street
Clip :
Le
terme « street clip » est assez délicat en fait.
Parce que ça existe pas vraiment. Parfois des trucs seront appelés
« freestyles » alors que c'est mieux réalisés que
certains « vrais clips » (qui portent le nom de clip
quoi). Parfois ça sera appelé « street clip » alors que
c'est propre et plutôt pro. En fait un street clip, c'est juste un
truc pour dire « ça c'est rien, c'est fait en deuspi dans la
rue, quand je sortirai un truc qui s'appellera « clip »
ça sera 10 fois mieux promis ».
Bon
et je ne vais pas vous apprendre ce qu'est un clip, ce serai
débile. Juste qu'il y a même pleins de termes pour désigner la
même chose : une vidéo qui accompagne de la musique. Donc bon,
disons que « clip » est plus sérieux que « street
clip » lui même étant plus sérieux que « freestyle »
alors que franchement... il n'y a pas de vrais critères.
Collectif/Crew/Groupe/Posse :
Un
Posse c'est... un groupe de rap. C'est assez spécifique, plus
que le terme de « groupe » qui peut être associé
à tous les genres musicaux voir même plus loin que dans la musique.
Le Crew c'est vraiment synonyme de posse mais je crois que ça
s'étend à d'autres domaines. Je sais qu'en graff on dit crew par
exemple.
Un
Collectif par contre c'est vraiment différent. Il s'agit d'un
rassemblement sous une même bannière de gens qui ne sont pas dans
le même domaine. Un collectif (l'Entourage par exemple) possède en
son sein des rappeurs, DJ, beatmakers mais aussi des graphistes et
des clipmakers par exemple (les clipmakers c'est ceux qui font des
clips, captain obvious on est là).
Cypher :
Un
cypher ça désigne un groupe de rappeurs (4 minimum), généralement
en cercle, debout dans la rue autour d'une mini enceinte (ou avec un
beat box) ou bien même autour d'une table en soirée ou en radio par
exemple. En théorie c'est un moment de partage entre MC, chacun
rappe quand son tour vient, un 12, un 16 ou un 20, pas plus, pour
laisser du temps aux autres et quand ce n'est pas ton tour, tu
écoutes attentivement et soutient les autres. En pratique c'est
surtout à qui te coupera la parole en premier pour rapper un texte
merdique qui va durer trois plombes et demi et quand j'ai fini je me
barre... terrible.
Digger :
Digger
ça peut être un verbe comme une personne. Il s'agit de l'action de
chercher des sons « rares », que peu de gens connaissent.
Ces petites pépites qu'avant on trouvait par hasard à force
d'acheter des vinyles en brocante et que maintenant on trouve en
fouillant sur YouTube.
Ecriture
brodée/Ecriture automatique/Ecriture en Chewing-gum :
Ce
sont les trois façons d'écrire un texte de Rap. Ouais même ça, ça
porte un nom. D'ailleurs je ne sais pas si c'est les trois seules
façons mais c'est les plus répandues et de loin en tout cas.
Parfois,
dans n'importe quel contexte, t'as un peu une illumination. Tu
trouves une bonne rime, ou une grosse punchline par exemple. Du coup
pour pas perdre ton idée, tu la notes (dans les notes du téléphone
très souvent). Une fois que t'en a quelques unes qui vont bien
ensemble (genre sur le même thème ou dans le même délire
globalement) et que l'inspi est là, bah tu les ressors et tu
construis ton texte en brodant autour de ces idées. Bon, broder
c'est un peu péjoratif mais c'est pas forcément du remplissage bête
hein. C'est ce que j'appelle l'écriture brodée. Ce nom là
c'est moi qui l'ai inventé à l'instant mais j'en suis assez fier.
En revanche, les deux méthodes qui vont suivre ont bien leur propre
nom, répandu et connu de tous les MC.
L'écriture
automatique d'abord. Et bien, elle porte bien son nom. Mais
j'aimerai la diviser en deux. Il y a une sorte d'écriture
automatique où t'es transcendé par une instru, foudroyé par
l'inspi et les mots coulent seuls et forment vite un couplet. Il y a
une autre sorte d'écriture automatique. Celle où t'es dans ton truc
et t'écris, un peu par habitude et presque mécaniquement ton texte.
Pareil, ça a l'air fade dit comme ça mais ceux qui arrivent à
gérer cette façon d'écrire sont super productifs et peuvent être
excellent (je pense à Georgio, qui, je pense, doit écrire comme ça,
assez vite, d'un trait.).
Enfin,
l'écriture en chewing-gum. C'est écrire par rapport, non pas
à des phases trouvées au préalable comme dans l'écriture brodée
mais avec un flow trouvé au préalable. Genre les mots s'adaptent au
flow et pas l'inverse. Du coup, ça donne souvent des bêtes de flow
mais avec des paroles moyennes. Pas toujours mais souvent quand même.
Là, l'exemple le plus évident qui me vient en tête c'est Joke sur
beaucoup de sons, il doit mixer le chewing-gum et le brodé. Ah oui,
parce qu'évidemment on peut varier les méthodes dans un seul texte
ça peut claquer.
Egotrip/Conscient/Storytelling...etc :
Cela
fait partie des cases que je réfute dans mon article précédent si
tu l'as lu, jeune garnement. Il va s'agir de types de textes au final
(et pas de type de rappeur, même si ils ont tous des types de texte
de prédilection). L'égotrip c'est typique du « game »,
dans le délire de compétition, dire qu'on est le meilleur quoi. Il
fait autant partie du Rap que le conscient qui est en fait du
Rap « engagé » dirons nous. N'oublions pas notre ami
storytelling, qui est le fait de raconter une histoire dans
son texte, réelle ou fictive, à la première ou à la troisième
personne. Voilà, c'est les trois catégories de texte les plus
répandues avec peut être les textes mélancoliques voir tristes et
les textes « street ». Mais sachez que, vraiment, les
catégories c'est de la merde et que personne n'est enfermé dans
rien. Et qu'un texte ne rentre pas forcément dans une case, un
rappeur encore moins. Et on peut écrire sur n'importe quoi.
Emceeing
(ou MCing):
C'est
l'Art de manier les skills de rappeur. Le MCing c'est les compétences
qu'on juge dans les compétitions genre End Of The Weak. C'est ce qui
fera la diff dans les célèbres battles de Rap (comme dans la
célèbre ligue de battle a capella française Rap Contenders. Je
vais pas définir battle, même ma maman sait ce que c'est). Ca
regroupe un tas de trucs genre l'élasticité du flow (avec les trucs
dont j'ai parlé dans le paragraphe sur le flow par exemple) ou la
maitrise de la rime et tout ce qui va autour (schémas, multis mais
aussi les jeux d'assonances et d'allitérations). Mais aussi sur la
punchline, la capacité à faire de l'impro...etc. En brefs, c'est
tous les trucs techniques de rappeurs tant sur le flow que sur
l'écriture. Et c'est aussi en se basant sur ça qu'on aura déjà
quelques critères pour définir le « niveau » d'un
rappeur. Même si j'aime pas ce terme, ça dépend aussi le
l'ambiance, du ressenti etc par exemple. Mais un rappeur pas dans les
temps qui ne connait rien au Emceeing, c'est un wack quand même (je
le défini plus bas). En gros, si deux rappeurs sont au calme avec
ça, on peut pas trop parler de niveau parce que chacun son délire
et patati et patata. Mais si ils n'y connaissent rien, on peut quand
même dire qu'ils sont nuls. C'est un peu les seuls critères
« objectifs » quand on critique un MC.
EP/LP/Mixtape/Album...etc :
C'est
super important. Presque tout le monde se trompe. Même chez les
rappeurs ça s'y perd, c'est terrible. Posons les choses une bonne
fois pour toute.
EP :
Extended Play. C'est un format court entre 15 et 40min en. Moins,
c'est un Single (et oui un Single ça peut être 3 titres
différents si c'est court....) ou un Mini (qu'on utilise en
opposition à Maxi ça j'ai jamais bitté ce que c'est précisément
donc nique sa mère). Plus, c'est un LP : Long Play. EP
et LP désignent UNIQUEMENT des formats de durée, pas de « j'ai
fait genre un 8 titres sur lequel j'me suis appliqué et c'est parce
que c'est travaillé et cohérent que c'est un EP » FAUX. Un
Album par exemple peut très bien être un EP en même temps même si
en général c'est un LP. Album, parlons en d'ailleurs. C'est
utilisé dans tous les sens aussi. Album ça a une connotation plus
pro, plus travaillée. Un album est presque toujours payant et
possède souvent une version physique aussi. La notion de qualité
est là, pas dans EP. Un album peut aussi très bien être une Compil
qui est l'assemblage de plusieurs morceaux d'artistes différents
mais qui garde une cohérence. Quand les morceaux sont liés les uns
aux autres (qu'il y a une vraie transition entre les morceaux genre
limite on se rend pas compte que ça a changé de titre, c'est comme
un long long long morceau) on appelle ça une Mixtape. Donc
là, pareil, y a pas d'histoire de « ouais on a fait des
freestyles sur des Face B, des morceaux en vrac pas hyper soignés du
coup on dit mixtape » NON, C'EST FAUX. Enfin, en théorie du
moins.
Voilà
pour les formats j'espère que c'est plus clair.
Face
A/Face B :
C'est
simple. Une face A est une instru « originale »
(composition ou sample peu importe) propre à une œuvre. Par
exemple, le morceau du High Five Crew « 3.5.7 » est un
morceau médiocre mais sur une face A. L'instru est réalisée par
Happy Face, elle est trouvable nulle part ailleurs que sur ce
morceau. En revanche, le morceau « Awé » est fait une
Face B de Soul Chef. Les Face B sont des instrus déjà utilisées
par d'autres rappeurs qu'on réutilise. 90% des freestyles sont fait
sur des faces B (les mixtapes de face B que prépare Costo pour Grünt
par exemple).
Flow(s)/Roulements/Placements...etc
:
Le
flow est un terme inventé par le rappeur Rakim. C'est
passionnant de l'entendre en parler. Il s'agit du savant mélange
entre l'intonation et le débit. Parce qu'être dans les temps c'est
une chose. Bien écrire en est une autre. Etre dans les temps en
écrivant bien avec un flow lourd et original c'est encore autre
chose.
Il
existe de nombreuses techniques de flow. Genre le roulement,
c'est les petits bouts de phases qui glissent tout seuls et qu'on
débite vite (ce que fait Eden dans Flow Motion) ou le fast flow
qui consiste à débiter très vite et LONGTEMPS (Espiiem dans
Shotas). On peut même parler de « flow chanté »
(parce que c'est pas seulement le débit, c'est aussi l'intonation
comme je l'ai précisé).
Quant
au placement il s'agit de l'art de poser sa voix, de faire
arriver une rime/une line au bon endroit au bon moment. C'est très
dur à expliqué et, sans mentir, même un peu flou pour moi. Un mec
qui se place extrêmement bien sur l'instru c'est Alpha Wann par
exemple.
Freestyle :
Alors sur ce mot il y
a beaucoup de confusion les amis. Pour un MC c'est évident, pour les
autres moins. Un freestyle n'est pas forcément une impro. C'est même
assez rarement une impro. Déjà. C'est important à dire pour
commencer sur de bonnes bases. Attention cependant une impro est
forcément faite dans un cadre de freestyle... oui c'est pas aussi
simple que ça en a l'air.
Un freestyle désigne
plusieurs concepts, il a plein de sens, (on appelle ça un mot
polysémique si tu savais pas). Attention, je sais qu'on utilise ce
terme dans pleins d'autres contextes que le Rap (le skate par exemple
je crois), mais là on parle de Rap donc je me limiterai aux sens
liés au Rap. On a de la chance, il n'y a que deux sens dans
l'univers de langage du Rap (vrais qui ont lu mes articles précédents
savent de quoi je parle là).
1) Un freestyle est
un texte sans thème. Un « texte freestyle » où le MC
gratte un peu sur tout et n'importe quoi tant que c'est lourd.
Généralement un texte freestyle s'adapte à beaucoup d'instrus
différentes du coup. C'est dans ce contexte là qu'un freestyle
pourra être enregistré et notifié comme « freestyle »
(Ça va être un truc court genre un 16 utilisable en guise
d'interlude).
2) Un freestyle est
un live... mais pas sur scène. Rapper en soirée, rapper dans la
rue, en impro ou pas, c'est un freestyle. Généralement, c'est sur
une Face B ou une instru sympa un peu au pif. En freestyle on peut
rapper un « texte freestyle » ou pas du tout. C'est dans
cette définition qu'on retrouve tous les freestyles filmés
(daymolition par exemple. Encore que, parfois c'est des textes
freestyle enregistrés et clippés puis ils appelle ça freestyle...
c'est chiant).
Hip-Hop :
J'en
parle plus en détails dans mon article pour définir le Rap. En
gros, c'est le mouvement qui rassemble Rap, Graff, Break Danse, et
DJing (les skills de DJ mais ça inclue aussi le beatbox. Tout comme
le graff inclue le tag). Donc voilà en aucun cas, c'est un style de
Rap. Genre on dit « un artiste Hip Hop » lorsqu'on est
compétent dans un plusieurs de ces 4 domaines. Le Hip-Hop c'est ce
grand mouvement, pas du Rap à l'ancienne ou doux ou organique ou
j'sais pas quoi. Le Rap c'est du Rap. Le mot Rap est pas péjoratif,
merde. Ceux qui disent « j'écoute du hip-hop mais pas du rap »
ça n'a aucun sens, c'est la même chose.
Jeu
(ou Game pour ceux qui se croient dans le Bronx) :
Le
« Game » c'est l'ensemble des rappeurs. Etre dans
le game pourrait se résumer en disant simplement « faire du
Rap ». Mais c'est plus fin que ça en vrai. Parce que le côté
« jeu » peut être assimilé à deux choses un peu
négatives. Déjà, l'aspect de compétition, qui a la plus grosse,
qui est le meilleur (ce que je trouve ridicule puisqu'à partir d'un
certain niveau tout le monde est aussi bon mais pas dans le même
délire tout simplement)
Kick/Snare/Hi
Hat/Charley...etc :
Tout
ça, c'est ce qui compose la bass line des instrus de Rap.
Bon, il n'y en a pas forcément comme je l'ai expliqué dans mon
article sur « Définir le Rap » puisqu'on peut rapper sur
n'importe quoi voir même a capella. Mais bon il y en a 95% du temps
quand même. Le Kick c'est le gros coup de basse, le « boom »
dans le « boom tchak » quand il résonne bien fort comme
sur une instru trap par exemple c'est un kick sub. Enfin bref,
c'est des détails ça. Le Snare c'est le « tchak »
dans « boom tchak », le coup de caisse clair quoi, ce qui
donne vraiment le rythme, encadre les mesures etc. Parfois, les
beatmakers utilisent des « Clap » et pas des
snares. Un clap remplace un snare donc, c'est le bruit d'un
claquement de mains en gros. Le Hi Hat ou le Charley c'est le
« tss tss tss tss tss tss » qui mitraille derrière.
Enfin, il y aussi souvent de la basse qui joue une ligne de
notes pour accompagner le sample (j'explique plus bas le sample)
et/ou la compo du beatmaker.
Kickeur/MC/Rappeur :
Bon.
Pour beaucoup il n'y a aucune différence entre les trois terme. Mon
ami Eden Dillinger et moi-même avons fait une distinction purement
personnelle et subjective. D'ailleurs cela fait pas mal de temps, il
est possible qu'il ne soit même plus d'accord avec ça. En gros un
Kickeur est pour nous un mec offensif en freestyle, qui casse
un peu les prods, avide des cyphers. Le kickeur se cherche un peu et
c'est pour ça qu'il écrit un peu de tout, sur tout type de prods,
souvent sans thème. Le MC lui a assimilé grand nombre de
techniques, de skills dirons nous, d'écriture (ce qui inclus tout ce
qui attrait à la rime, la punch, le thème...etc) mais aussi de
kickage (le kickage c'est la façon de rapper donc les placements, le
flow...etc). Du coup le MC est peut être moins friand du freestyle,
cypher et autre, il a compris toutes les bases et cherche maintenant
son délire propre. Le rappeur enfin, c'est le mec confirmé
qui a non seulement tout compris aux techniques mais qui sait bien
les manier. Il a généralement plus d'un projet derrière lui, un
véritable univers et sait tout doser... un vrai pro.
Voilà
pour cette définition, la seule a être purement personnelle. Mais
comme on me demande souvent...
Label/Major/DA/Producteur...etc :
Alors
un label, les majors, les maisons de disques, « signer »...
tous ces trucs ne sont pas spécifiques au Rap mais à la musique en
général. Et souvent, c'est un peu flou pour les gens qui ne font
pas de musique. Un label, c'est tout simplement une société
éditrice de musique. Cette société porte un nom et se charge de la
distribution et de la promotion d'un projet musical. Pour rentrer
dedans, y a de la paperasse, des contrats. Et c'est quand on signe
ces contrats qu'on dit qu'on a « signer ». Signer,
c'est pas forcément « vendre son cul » comme on peut
l'entendre souvent. Cela procure un nombre d'avantage très
conséquent. Par exemple, un label assez grand peut te faire
rencontrer bon nombre d'artistes avec qui collaborer. Tu a un vaste
choix de Face A qui te sont proposées chaque jour. Dans le contrat,
le label s'engage à te produire par exemple. Un producteur
c'est un mec qui va mettre toute la thune pour que tu puisse
enregistrer dans des conditions optimales, avoir un son bien pro mais
aussi qui va payer pour faire ta pub, tes clips etc. Il fait toutes
les dépenses quoi (j'ai vu des gens qui pensent que producteur c'est
le réalisateur d'un clip... bah non. D'autres qui pensent que c'est
le beatmaker mais comme une instru c'est aussi appelé une « prod »
du coup ça se comprend mieux... mais non aussi normalement). Dans le
contrat, tu gagnes aussi un manager qui va gérer ta promo, te
trouver des dates de concert etc. Bien sur, le label prend une belle
partie de ce que la musique te rapporte. La moitié environ, ça
dépend qui tu es. Alors, si c'est juste un échange de bons
procédés, pourquoi parle-t-on de « vendre son cul » ?
Et bien parce que souvent, le contrat t'offre certes des producteurs,
des distributeurs (qui se chargent de mettre ta galette
dans les bacs. La galette c'est un CD. Les bacs c'est les bacs
de disques à la Fnac par exemple) et un manager mais il t'offre
aussi un directeur artistique (abrégé en DA). Le directeur
artistique, c'est le mec qui est sensé te surveiller pour que ta
musique colle bien à l'univers du label. C'est le mec qui doit te
donner des conseils pour faire tes trucs plus pros, faire toujours de
la meilleure musique. C'est le mec qui doit te dire quand tu déconne,
et qui doit choisir le meilleur de ce que tu vas donner pour réaliser
le meilleur projet possible. Enfin ça... c'est la théorie. Parce
qu'en pratique la majorité des DA c'est des fils de putes qui
pensent qu'au biff. Ils vont te censurer, t'imposer des instrus, des
thèmes, des façons de rapper ou chanter, des façons de construire
un morceau pour faire des trucs qui se vendent etc. C'est pour cela
qu'on parle de vendre son âme au diable lors d'une signature. Un DA
peut foutre en l'air toute ta musique, lui enlever toute son âme si
je puis m'exprimer ainsi. Cependant ils ne sont pas tous comme ça.
Si on signe, il faut bien regarder chez qui on signe, bien lire le
contrat évidemment. Certains comme 1995 ont créé leur propre label
et se gèrent seuls. Eux, ils ont eu la chance de réussir à percer
sans maison de disque derrière eux et ils ont réussi à signer
uniquement un contrat de distribution avec Universal. Ah oui, j'ai
dit label indépendant. Indépendant de quoi ? Des
Majors. Les Majors c'est les trois géants de l’industrie de
la musique. Universal, Warner et Sony Music. A eux trois, ils
produisent 72% de la musique mondiale sur le marché. Ils détiennent
la quasi totalité des labels dans des filiales (Pour le Rap, le
célèbre Deff Jam appartient à Universal par exemple). C'est chez
ces requins là que ta musique va probablement être le plus écoutée
vu les moyens énormes qu'ils ont. Mais c'est chez eux aussi qu'il
aura les pires DA.
Voilà,
j'espère vous avoir éclairer sur ce point épineux de l’industrie
du disque. Comme d'hab, si vous avez des questions ou que vous voulez
des précisions il y a les commentaires, mon Twitter, mon Ask.
Mix/Mastering/Drop/Lead...etc :
Je
vais vous expliquer un peut le processus de fabrication d'un morceau,
une fois qu'il est écrit. Déjà on le structure avec une intro/une
outro (parfois dans les paroles mais ça peut très bien être
seulement dans l'instru) bien sur couplets (de la bonne
taille) et refrains (de la bonne taille aussi c'est à dire,
généralement 4 mesures fois 2 ou 8 mesures fois 1) mais aussi des
ponts, ou bridges, de temps en temps Le bridge c'est ce
moment de flottement, ça peut être un bout chanté, un truc répété comme un deuxième refrrain, de l'instru seule, un skit... fin voilà, ça s'appelle pas un pont pour rien (à ne pas confondre avec l'interlude qui est comme un pont mais dans un projet. L'interlude c'est une track à part entière dans un projet qui sert de transition la plupart su temps. Elle est très courte ça peut être qu'un skit ou un ptit couplet, n'importe quoi. Le pont c'est pour les morceaux et les interludes pour les projets. Voilà). Une fois la
structure faite, on enregistre. Enregistrer un couplet en une fois
c'est un « One Shot ». Si on enregistre en
plusieurs fois on dit qu'on drop. La piste principale qu'on a
enregistré c'est le lead. Par dessus le lead on doit rec
(rec c'est le diminutif de record. Enregistrer quoi) les backs
qui viennent accentuer des rimes ou des phases. Puis viennent les
ambiances, elles sont optionnelles. Vald ou Alkapote par
exemple sont des pros des ambiances. Genre quand t'entends un
« salope » ou un « BWAAA » en fond c'est des
ambiances. Les ambiances peuvent être aussi des bruits genre un
flingue. Enfin, c'est généralement dans les ambiances qu'on
entendra les « gimmicks »
des rappeurs. C'est ces mots/bruits/phrases qui leurs sont propres
(on pourrai reprendre le « salope » d'Alkapote ou le
« Tchi-Tchi » de Lino par exemple).
Ensuite
il y a le Mixage. Le mix, c'est peut être l'étape la plus
importante dans le processus de création d'un morceau. En tout cas
c'est la plus longue (parfois l'écriture l'est plus mais ça dépend
vraiment des morceaux donc disons que le plus long est le mix). Ça
consiste à tout harmoniser, tout rendre plus beau, c'est du
traitement de son, un travail d'ingénieur qui prend des heures.
C'est pendant le mixage qu'on va faire les cuts par exemple, c'est
les trous dans l'instru pour accentuer une phase.
Enfin,
il y a le mastering. Un vrai bon mastering est là pour que
ton son passe aussi bien dans des écouteurs de merde que dans des
enceintes à 20 000 euros. Un vrai mastering se fait avec des
machines qui coutent des dizaines de milliers d'euros. Ce que vous
entendez en général ce sont des masterings fait avec des plugins
qui consistent en gros à faire en sorte que le son soit ni trop fort
ni trop faible dans Itunes.
Multisyllabique
(ou Multi-syllabique):
Alors celui là c'est
un des plus importants. Souvent vous connaissez le mot. Souvent vous
en avez une définition erronée (quand vous en avez une). Bien
évidemment on ne peut pas vous blâmer, personne n'a vraiment
expliqué. Quand les rappeurs parlent de rimes entre eux les gens ne
comprennent pas et ils se sentent puissants. Sentez vous puissants
vous aussi. Maintenant.
Le néologisme est
relativement récent est devenu bien plus utilisé que le mot
« polysyllabique » qui est pourtant un mot existant
(officiellement. Parce que multisyllabique existe aussi du coup. Mais
il est pas dans le dico) dans notre langue. Ça désigne la façon de
rimer de la grosse majorité des rappeurs en France depuis une
dizaine d'années (même si ça existait avant, beaucoup s'entendent
pour dire que c'est le rappeur Ill des X-Men qui l'a importé en
France dans les années 90) et bien avant aux Etats Unis (là bas
beaucoup de sons hors rap riment en multi aussi. Ceci explique
cela.). Voilà un peu pour l'origine et ce que je sais autour du mot.
Mais concrètement,
c'est quoi ? Alors. Comme son nom l'indique, la
multisyllabique est une rime basée sur les syllabes. Dans les rimes
« traditionnelles » on se base sur les phonèmes. Un
phonème c'est un son, les trucs qu'on représente avec l'alphabet
phonétique, ce truc chiant que t'as du voir en anglais au collège.
Genre « humide » et « pyramide » avec un
système de rimes traditionnelles ça rime très bien, c'est même
une rime riche puisqu'il y a 3 phonèmes en communs à la fin des
mots (le « m », le « i » et le « d »).
Si tu fais des multis... ça... c'est même pas une rime. On
l'appellerai « Mono-syllabique » à la rigueur puisque il
n'y a que la dernière syllabe qui rime.
Je sais, c'est
toujours pas clair, j'en viens aux faits. Qu'est ce que c'est que
faire rimer les syllabes ? En fait, on va épurer les syllabes,
les réduire. La plupart du temps (dans 90% des cas même, si ce
n'est plus) la syllabe est réduite à un seul phonème : sa
voyelle. Une Multi-syllabique au final c'est faire rimer les voyelles
entre elles. Ça a l'air brouillon mais avec un ou deux exemples tout
deviendra limpide, promis. Un exemple très concret sur une rime
Multi-syllabique assez simple, sur 5 syllabes du rappeur Hugo Délire :
C'est du multisyllabique
Tu m'dis si ça pique
5 syllabes qui riment
donc 5 voyelles : U/I/I/A/I... genre si je rajoute « J'purifie
ta vie », on perd le « ique » à la fin donc ça ne
rimerai pas selon les rimes traditionnelles mais on garde le
U/I/I/A/I donc la rime est valide dans le cadre d'une
multi-syllabique.
Un cas plus rare mais
je ne peux pas ne pas le mentionner c'est la multi-syllabique sur les
consonnes. La spécialité de Kacem Wapalek par exemple (Nekfeu a
récemment donner un nouveau souffle à cette multi-syllabique
consonne). Prenons comme exemple ce cher Kacem « Tu veux du
parasite même pas rasé mais qui part en zob, j'ai pas raison ? ».
Là on réduit la syllabe à la consonne et plus à la voyelle, la
rime multi-syllabique est donc P/R/Z (bon lui il est très chaud il a
poussé en gardant une voyelle au début en plus mais là n'est pas
la question).
Voilà, j'espère que
pour toi ce concept est maintenant plus clair. A savoir, que très
souvent les multisyllabiques sont imparfaites (genre une rime sur les
5 qui rime pas ou confondre un « ai » et un « é »)...
mais on s'en fout un peu, c'est de la musique et l'important c'est
que ça sonne bien. Souvent, les multis sont complétées par divers
jeux d'assonances et/ou d'allitérations aussi.
Bilan :
Faire une multi-syllabique c'est faire rimer les voyelles (et plus
rarement les consonnes) qui composent les syllabes. On ne se soucie
pas des autres phonèmes, si ça se termine pas pareil c'est pas
grave, ça rime quand même puisque la voyelle rime. Ainsi :
Multi-syllabique
voyelle = Trocadéro/Coca Zéro
Multi-syllabique
consonne = Trocadéro/Tracas dorés
Et on n'oublie pas la
multi-syllabique dite « de fils de pute » avec
Tracas dorés/Trac
adoré.
Old
school/New School/New old school :
Encore
des termes flous et catégorisants, bien nuls comme il faut. Le
consensus est de dire que tout ce qui est fait avant 2000 en terme de
Rap c'est « old school ». Que tout ce qui sonne
moderne un peu électronique et tout, c'est new school. Et que
tout ce qui est actuel mais un peu « à l'ancienne »
c'est de la new old school. Une fois de plus, c'est débile
puisque, évidemment, tout ne rentre pas dans ces catégories. La
majorité n'y rentre pas. Enfin, il n'y a pas vraiment de critères
donc on pourrait les élargir pour que tout y rentre... M'enfin... ça
reste de la merde si vous voulez mon humble avis.
Plume :
Le
Rap a cette particularité d'avoir forcément un auteur/interprète
et quelque part compositeur puisqu'il « compose » son
flow. La plume, c'est la patte du MC dans l'écriture. Avoir une
belle plume, c'est bien écrire. Après, « bien écrire »
c'est extrêmement subjectif me direz vous. Certes. Mais on ne
m'ôtera pas de la bouche que certains rappeurs écrivent bien mieux
que d'autres. Hors du flow, des techniques et de tout le reste. La
plume, c'est la beauté des phrases, la cohérence du texte, son
sens, l'univers que développe l'auteur/rappeur dans ses lyrics
(qui signifie juste : paroles au cas où...)
Présence/Charisme/Ambiance :
C'est
une dimension souvent oubliée mais très importante. Le charisme
du MC, sa voix, sa prestance, ce qu'il dégage va énormément jouer.
Si t'as l'air mal à l'aise, pas trop sur de toi et tout, t'as beau
très bien écrire, ça peu être assez mauvais. Quant à l'ambiance,
ce n'est pas ce que va dégager le MC mais ce que va dégager le
morceau. Est-ce qu'il te plonge dans un univers particulier ? Si
la réponse est non, c'est qu'il est foiré sur l'ambiance et que tu
ne vas pas approcher. Comme ça, vous avez un mot qui servira à
remplacer tous les discours du type « ouais c'est bien mais
j'sais pas, il manque un truc ». Ce truc, c'est l'ambiance
quand il s'agit du morceau et la présence/le charisme quand il
s'agit du rappeur.
Punchline/Name
Dropping/Feinte...etc :
Vous
l'avez compris, ici on va définir des techniques d'écritures. Des
mots que vous avez surement entendus en tant qu'auditeurs
expérimentés mais que vous ne maîtrisez pas forcément. Commençons
par la base, ce que c'est qu'une phase. Une phase ou une line
c'est pas juste un vers sur une mesure. La grosse majorité du temps
c'est ça mais une line ça peut être sur deux mesures comme sur une
demi mesure. C'est juste une expression ou une phrase dans un texte
de Rap. Enfin voilà, ça c'est assez évident, passons un cran. La
Punchline maintenant. Alors, non, une punchline c'est pas un jeu
de mot foireux. D'ailleurs, très souvent, les jeux de mots ou les
trucs qui se veulent punchlines pourries comme ça n'en sont pas du
tout puisqu'on les oublie, elles ne « punch » pas. Bah
oui, le mot est bien foutu. Une punchline c'est une phase marquante,
particulièrement bien trouvée, qui va faire réagir l'auditeur.
Mieux encore, si l'auditeur se la prend en pleine gueule, la retient
bien etc etc. Une belle punchline peut à elle seule transformer un
texte, voir un son entier. Le faire passer de moyen à trop cool pour
toi. Et ça peut être un peu n'importe quoi. Une phase drôle, une
phase « real talk » (c'est à dire bien trouvée,
dans laquelle tu te reconnais), un bête de flow à un moment précis,
une rime stylée, un agencement de mots bien trouvé, une belle
référence.... n'importe quoi. Donc voilà, Booba qui dit qu'il se
lave le pénis à l'eau bénite en début de son c'est une plus
grosse punchline que tous les jeux de mots foireux. Je ne citerai
personne. Dinos.
Le
Name Dropping maintenant. Il s'agit juste d'une référence,
la plupart du temps dans le cadre d'une comparaison ou d'une
métaphore. Le référence à un personnage réel ou de fiction, mais
aussi à une marque, une chaine de télé, n'importe quoi. C'est
juste citer un nom.
La
Feinte, c'est en fait une sorte de punchline (vous savez quand
j'ai parlé d'agencement de mots bien trouvés bah ça en fait
partie). Je sais pas trop pourquoi j'en parle parce que c'est de
l'ordre du détail, mais c'est marrant à noter. C'est une feinte de
rime. Les rappeurs en cypher jouent souvent à « qui va deviner
la rime de l'autre » su coup tu fais semblant d'avoir une belle
rime de fils de pute bien cramée et tu fais autre chose à la place.
Lomepal est chaud la dessus. Avec la feinte on pourrai parler
d'autres punchlines d'agencement comme ne pas finir le rime,
l'utilisation habile du verlant etc etc.
Sample/Skit/Loop/Bass
Line :
Sampler
c'est prendre un son qui existe déjà. Dans le Rap, on retrouve
souvent des samples de voix extraites de films/séries qui disent des
trucs stylés. Ces samples là, utilisés en tant qu'intro/outro ou
bridge, ça s'appelle des skits (parfois c'est le rappeur qui
fait son skit tout seul en parlant mais c'est plus rare) Mais
surtout, la majorité des instrus sont faite à partir de sample
d'autres musiques. On prend un bout d'une musique déjà existante,
on le découpe (souvent on le joue différemment), on le modifie (sur
la vitesse, le « pitch » par exemple puis on rajoute des
effets et tout... fin c'est des trucs techniques de beatmakers ça),
on en fait une ou plusieurs boucles (des loops) et on rajoute
une « bass line » (c'est à dire
kick/snare/basse... boom tchak en gros), et en gros voilà comment
sont faites beaucoup d'instrus de Rap. C'est très très réducteur,
excusez moi amis beatmakers mais je dois aller à l'essentiel,
surtout que j'en parle plus haut.
Sampleur/MPC/Maschine
:
Le
Sampleur (qui en théorie s'écrit Sampler parce que c'est
anglais mais si je l'écris comme ça vous lirez « Samplé »
comme le mot juste au dessus donc bon) c'est la machine avec les
boutons carrés dessus (les pads). La majorités des sampleurs
utilisés sont de la série MPC
de la marque Akaï. Il il en a aussi beaucoup dans la série Maschine
de la marque Native Instrument.
Schéma
de rimes :
Alors
le schéma. C'est là qu'on va caler la feinte dont j'ai parlé plus
haut. En gros sur une mesure il y a deux snares, deux temps forts si
vous voulez. L'occasion de faire deux rimes sur une seule mesure au
lieu d'une seule ! Et pourquoi pas sur les temps plus faibles et
en faire 4 par mesure si elles ne sont pas trop longues, yolo. Ainsi,
sur seulement 4 mesures on peut monter jusqu'à 16 rimes. Bon, 8
c'est déjà pas mal hein. Un schéma de rimes c'est la façon dont
vont s'enchainer les rimes. On a tous appris en cours la base des
rimes plates/croisées/embrassées en poésie par exemple. En Rap on
peut aller bien plus loin que ça. Faire des retours à la rime qui
était là 4 mesures plus tôt est tout à fait audible. « Tenir »
une rime tout un couplet en la mélangeant à peine à d'autres
aussi. Ou bien même faire 3 ou 4 rimes différentes sur les 8 temps
que nous laissent 4 mesures et les assembler n'importe comment. Fini
les AA/BB, les A/B/A/B et les A/B/B/A. Place aux A/A/B/A/C/A/B/C par
exemple. Lomepal, Caballero et certains membres du 5 Majeur sont des
rappeurs qui manient très bien les schémas de rime par exemple.
Bon, il commence à être très tard, je fatigue, je ne sais pas si
j'ai été très clair. Si vous avez des questions il y a les
commentaires ou alors mon Ask !
Showcase/Set/Open
Mic/Balances et trucs de live :
Bon,
pleins de trucs à savoir là. Un Showcase c'est un mini
concert où tu fais quelques morceaux, souvent avant un DJ set par
exemple. Tiens, un set parlons en. C'est le passage sur scène,
tout simplement. Le nombre de morceaux, leur ordre, le temps
imparti... c'est ton set. Et une fois que t'es sur scène, y a des
enceintes vers le public évidemment mais d'autres vers le/les
artistes : c'est les retours. Pour que tu t'entendes
bien, c'est super important. Tout ceci se travaille avec l'ingé
pendant les balances, où on règle les volumes de chaque
micro, de chaque retour etc. C'est les tests de son dans la salle
quoi.
Un
Open Mic maintenant. C'est le fait d'avoir un micro dispo sur
scène avec un DJ derrière et n'importe qui peut le prendre et
kicker. Il y a aussi les Open Mic sauvages qui eux se
déroulent à l'arrache dans la rue, sans préparation, sans listing
et tout, véritable merdier. Je ne vais pas vous définir
« concert », ça serait ridicule. De quoi je pourrai
parler... euh... du pull up ? C'est quand on dit au DJ de
retourner au début du morceau. Enfin voilà, si d'autres mots dans
l'univers du live vous viennent à l'esprit, n'hésitez pas à m'en
faire part, je les calerai ici.
Trap/Trill/Cloud/Boom
Bap...etc :
Mon
Dieu comment tout le monde s'emmêle les pinceaux là dedans. Comme
je l'ai dit dans mon article sur la définition du Rap, on peut
rapper n'importe quoi sur n'importe quelle musique. Dont la musique
électronique et tous ses sous-genres. Et là, c'est le drame. Je ne
vais pas vous mentir, j'y connais à peu près rien en musique
électronique et je le regrette fortement. Beaucoup d'auditeurs de
Rap doivent être dans le même cas (l'es-tu?). MAIS, s'il vous
plait, je vous prierai de ne pas appeler « Trap » tout et
n'importe quoi. Prenons « Paso Doble » de Espiiem, et
tout les trucs dans l'ambiance de Space Ghost Purp... et bien mes
amis c'est de la Trill, pas de la Trap. Egérie de Nekfeu,
c'est de la Cloud, pas de la Trap. Enfin voilà, renseignez
vous un peu sur tous ces genres complexes et ne « faites pas
d'amalgames » si je puis m'exprimer ainsi. Si, comme pour moi,
tout ceci reste quand même un peu confus pour vous... dites que
c'est de l'éléctro j'crois que ça marche... encore que... non ptet
pas en fait... j'en sais rien, c'est relou mdr. Y a que les boom
bap qui sont faciles à identifier, c'est tous les beats des
années 90 et ceux qui les imitent. Attention, parce qu'il y a aussi
des instrus qui sont ni boom bap, ni trap ni rien... c'est juste...
euh... des instrus... sans étiquette...hum... genre celles de Loko
par exemple (et bim je place le coup de pub à un rappeur/beatmaker
que j'aime bien). En tout cas si ça porte un nom, je ne le connais
pas.
Underground/Commercial
:
Pareil
que pour l'égotrip/conscient...etc. C'est des catégories de merde.
J'en parle aussi plus en détail dans mon article précédent. En
gros, on va considérer comme underground tout ce qui est peu
connu, ou pas assez. Ce qui se fait un peu dans l'ombre, en indé, en
DIY. Le commercial, c'est de la pop en gros (le rapop comme
j'aime à l'appeler). Ce qui est produit pour vendre et non pour la
musique. Ici aussi, ne vous limitez pas à ces catégories de merde.
Bien sur, il y a un entre deux. Plusieurs même. Presque tout est
entre deux. Il n'y a pas de dualité. Merde. Quand même. Merde.
Wack :
Un
Wack MC (on dit seulement wack en général, parce que la flemme
aussi) c'est un nul. On peut être nul de pleins de façons
différentes me direz vous. Et bien peu importe la façon dont on est
nul on est un wack. Mais généralement on qualifiera de wacks les
mecs pas dans les temps qui disent n'importe quoi sans flow et qui
pensent que rapper c'est facile. Mais bon, ça peut désigner bien
plus large que ça, retenez seulement que c'est les mecs rincés. Qui
n'ont pas de personnalité, pas de plume, aucune technique, rien.
Parfois on utilise le mot abusivement, comme une insulte.
VOILAAAAAA
J'espère vous avoir appris des trucs, si d'autres mots vous viennent ou si vous voulez faire une remarque/précision, n'hésitez pas à me contacter ! A bientôt !